Scope 2 du bilan carbone : définition, calcul et pistes de réduction

Rédigé par Grégoire Bénavent
Mis à jour le 19 févr. 2025
Temps de lecture : 6 min
scope 2 bilan carbone

Sommaire

Le scope 2 d’un bilan carbone comprend les gaz à effet de serre émis pour produire l’énergie acquise et consommée par les organisations. Les données permettant de comptabiliser ces derniers sont généralement assez simples à obtenir, surtout dans le cas de la consommation électrique. Mais en fonction de la méthode de comptabilité carbone utilisée, les modes de calcul de cette catégorie d’émissions varient. Découvrez la définition du deuxième scope du bilan carbone, les manières de calculer ses émissions indirectes énergétiques, ainsi que quelques pistes pour les réduire.


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Quels sont les 3 scopes d’un bilan carbone ?

picto info HellioL’INFO HELLIO

Des nomenclatures alternatives aux scopes 1, 2 et 3 existent. La plus connue est celle proposée par la norme ISO 14064-1, qui compte 22 postes d’émissions répartis en 6 catégories. Si chaque nomenclature dispose de ses propres spécificités, les différents modèles disponibles restent relativement proches entre eux.

loupe-ingenieurie-techniqueLes trois scopes d’un bilan carbone délimitent les différents types d’émissions directes et indirectes d’une organisation ou d’un territoire. Ils permettent d’améliorer la transparence et la comparabilité des inventaires d’émissions de gaz à effet de serre. Créés dans le cadre du Greenhouse Gas (GHG) Protocol, les scopes sont aujourd’hui utilisés par de nombreux acteurs de la transition bas carbone.

Voici le périmètre de chaque scope d’émissions de GES (gaz à effet de serre) :

  1. Le scope 1 d’un bilan carbone : il comprend uniquement les émissions de GES directes provenant de sources détenues ou contrôlées par l’organisation.
  2. Le scope 2 d’un bilan carbone : il comprend les émissions de GES indirectes associées à l’électricité ou à tout autre type d’énergie achetée ou acquise.
  3. Le scope 3 d’un bilan carbone : il comprend tous les autres types d’émissions de GES indirectes, en amont et en aval de la chaîne de valeur.

Si un scope 4 associé à certaines émissions évitées est parfois cité, il n’a jamais été officialisé par le GHG Protocol. En ce qui concerne les scopes 1, 2 et 3, ils sont divisés en sous-catégories permettant de préciser davantage la nature des sources d’émissions recensées.


Quelles émissions de gaz à effet de serre sont comprises dans le scope 2 ?

picto astuce HellioL’ASTUCE HELLIO

Les entreprises qui exportent l’électricité qu’ils produisent doivent déclarer les émissions associées dans le scope 1 de leur bilan carbone. Pour plus d’informations sur les cas spécifiques, il est possible de se référer au guide officiel du scope 2, publié par le GHG Protocol.

Le scope 2 d’un bilan carbone comprend les émissions indirectes associées à la production de l’énergie finale acquise et consommée par une organisation. Le scope 2 comprend donc les GES liés à l’électricité, mais aussi à la vapeur, à la chaleur, au refroidissement ou encore à l’air comprimé. On parle d’émissions indirectes, puisque les gaz sont émis sur le lieu où l’énergie est générée. L’électricité utilisée pour chauffer des bureaux n’émet aucun gaz à effet de serre dans les locaux eux-mêmes.

Les émissions de GES ont lieu sur le site de production de cette électricité. Il est important de noter que seules les émissions de gaz à effet de serre provenant d’un processus de combustion sont comptabilisées ici. Tous les GES émis en amont et en aval de la production d’énergie en elle-même sont exclus du scope 2 du bilan carbone. La production du combustible ou encore les déperditions d'énergie du réseau électrique ne sont donc pas prises en compte.


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Comment calculer les émissions de scope 2 dans un bilan carbone ?

Il existe deux méthodes distinctes pour calculer les émissions de GES de scope 2 :

  1. L’approche « location-based » ;
  2. L’approche « market-based ».

picto-signes-calculPour choisir un mode de calcul, il faut prendre en compte plusieurs facteurs. La méthode de comptabilité carbone utilisée en fait partie. Pour la plupart des entreprises, le GHG Protocol impose de calculer son scope 2 selon les deux approches. C’est d’ailleurs le modèle qu’a repris la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), dans le cadre du reporting environnemental des sociétés.

En revanche, la méthode Bilan Carbone® et la méthode réglementaire BEGES autorisent uniquement l’approche location-based. En effet, la méthode de calcul basée sur le marché est parfois critiquée, car elle a tendance à minimiser les émissions de GES dont les entreprises sont réellement responsables. Pour mieux comprendre, il faut se plonger plus en détail dans le fonctionnement de ces deux approches.

Calculer son scope 2 avec l’approche location-based

La méthode de calcul location-based se base sur la localisation géographique du site de production de l’énergie consommée par l’entreprise. Si une société achète et consomme de l’électricité produite en France, elle utilise ainsi le facteur d’émission moyen du pays pour la production électrique. L’approche location-based permet de prendre en compte le mix électrique réellement utilisé par l’entreprise.

En effet, quel que soit son contrat ou ses certificats d’énergie, une organisation reçoit indifféremment l’électricité provenant d’un réseau. Si le mix énergétique du pays ou de la région comprend des sources d’énergie fossile, l’entreprise peut être considérée comme indirectement responsable des émissions associées.

picto-ampoule-bleue-allumeeExemple de calcul du scope 2 du bilan carbone selon l’approche location-based : Une organisation a consommé 1 000 MWh d’électricité exclusivement produite en France au cours de l’année 2023. D’après le RTE (réseau de transport de l’électricité), le facteur d’émission de la production d’électricité cette année était de 0,032 tCO2e/MWh. Cette entreprise peut donc déclarer 32 tonnes d’équivalent CO2 pour sa consommation électrique en 2023.

Calculer son scope 2 avec l’approche market-based

La méthode de calcul market-based autorise l’utilisation du facteur d’émission moyen de l’énergie achetée. Elle permet ainsi à une entreprise de valoriser ses choix en matière d’achat d’énergie, et notamment ses certificats d’énergie renouvelable. Cette approche a l’avantage d’inciter les sociétés à investir dans le développement des sources d’énergie faiblement carbonées.

En revanche, elle ne comptabilise pas dans le scope 2 les émissions liées à l’électricité physiquement consommée par l’entreprise.

Pour calculer son scope 2 avec l’approche market-based, une entreprise doit prendre en compte son ou ses différents contrats d’énergie. Les moyens de production faiblement carbonés (énergies renouvelables, nucléaire) émettent extrêmement peu de gaz via un procédé de combustion. Une entreprise disposant d’un certificat d’énergie renouvelable pour la totalité de sa consommation énergétique peut donc déclarer une absence d’émissions de GES dans son scope 2. Attention cependant : ces moyens de production ne sont pas neutres en carbone.

La fabrication de panneaux solaires ou encore l’entretien d’une centrale nucléaire sont responsables d’émissions de GES. L’entreprise qui réalise son bilan carbone déclare simplement ces autres émissions indirectes liées à sa consommation d’énergie dans son scope 3. Pour une société qui dispose de plusieurs contrats, le calcul du scope 2 est un peu plus complexe. Elle doit calculer ses émissions en utilisant les facteurs de ses différents moyens de production d’énergie.

À titre d’illustration, les facteurs d’émission des filières de production carbonées étaient les suivantes, le 2 décembre 2024 :

  • 0,986 tCO2eq/MWh pour les groupes charbon ;
  • 0,777 tCO2eq/MWh pour les groupes fioul ;
  • 0,429 tCO2eq/MWh pour les groupes gaz ;
  • 0,494 tCO2eq/MWh pour les bioénergies (déchets).

Ces données proviennent du site du RTE, qui fournit des estimations en temps réel des émissions de CO2 par kWh produit en France.


Comment réduire les émissions de scope 2 de son bilan carbone ?

Il existe différents moyens de réduire les émissions de scope 2 d’une entreprise ou d’une organisation. Voici quelques exemples d’actions qu’il est possible de mettre en place dans le cadre d’une stratégie de transition bas carbone.

Réduire la consommation énergétique de son entreprise

Picto_Courbe_Graphique_BaisseLa première solution consiste tout simplement à réduire sa consommation d’énergie. Cela peut passer par une plus grande sobriété énergétique ou par l’investissement dans une meilleure efficacité énergétique. La rénovation des bâtiments ou l’utilisation de technologies employant l’énergie de façon plus optimisée en sont des exemples.

Installer une centrale de cogénération

Certaines entreprises peuvent faire le choix d’installer une centrale de cogénération sur site. Lorsque cela est possible, utiliser un moyen de production faiblement carboné — comme la biomasse, plutôt que le gaz — pour ce type de centrale permet de multiplier les bénéfices. L’énergie produite sur site remplace ainsi l’importation d’électricité provenant d’un réseau avec un mix énergétique plus émetteur. Plus largement, produire à la fois de l’électricité et de la chaleur avec la même source d’énergie améliore le rendement et réduit les émissions.

Souscrire un contrat d’énergie verte

environnement-respectDans le cas d’un calcul avec la méthode market-based, il est possible de réduire ses émissions de scope 2 en choisissant des contrats d’énergie verte. Si ce n’est pas possible pour l’approche location-based, ce type de pratique peut tout de même être vertueux.

Investir dans des certificats d’énergie renouvelable envoie un signal aux producteurs d’électricité. Si la demande pour ce type de produit augmente, cela peut influencer positivement les mix énergétiques des pays concernés. In fine, les facteurs d’émission correspondants baisseront plus rapidement, ce qui réduira automatiquement les émissions de scope 2 des entreprises.

Installer des panneaux solaires sur site

picto-panneaux-solaires-hellio-bleuSouscrire des contrats d’achat d’énergie renouvelable permet indirectement de soutenir le développement des sources d’énergie verte. Mais il est également possible de produire de l’électricité faiblement carbonée sur site. La majorité du temps, cela revient à installer des panneaux solaires photovoltaïques sur les toitures disponibles ou en ombrière.

Cette solution permet de remplacer l’électricité du réseau par une électricité moins émettrice. Si le mix énergétique du réseau français est principalement composé de sources peu carbonées, il comprend toujours des sources d’énergie fossile. Dans le cas d’entreprises implantées dans des pays où le mix énergétique est davantage carboné, installer des panneaux solaires sur site est encore plus intéressant.


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Cet article a été rédigé par Grégoire Bénavent,

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