La décarbonation d’une entreprise : quels enjeux, quelles solutions ?

Rédigé par Antoine
Mis à jour le 20 déc. 2024
Temps de lecture : 8 min
décarbonation d'une entreprise

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Un monde climatiquement neutre d’ici 2050 : telle est l’ambition internationale depuis l’accord de Paris adopté en 2015. Les entreprises, notamment, jouent un rôle clé dans l’atteinte de cet objectif. Industrie, tertiaire, agriculture… toutes ces activités émettrices de gaz à effet de serre contribuent au réchauffement de la planète. De fait, les mesures se multiplient pour accélérer la transition écologique, à l’échelle continentale comme nationale. En France, les filières doivent répondre à différentes exigences pour limiter leur consommation d’énergie et moins polluer l’atmosphère. Le gouvernement se mobilise à cet effet, et Hellio aussi ! Entre enjeux et solutions, cap sur la décarbonation d’une entreprise.


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Que signifie décarbonation ?

Décarboner, c'est émettre moins de dioxyde de carbone (CO2) et plus généralement de gaz à effet de serre. Cette démarche participe grandement à la lutte contre le changement climatique, accéléré par les activités humaines émettrices de ces gaz.

On répartit généralement les émissions en trois périmètres, dits « scopes ».

schema-scopes-bilan-carbone-akea


Quel est le bilan énergétique et climatique des secteurs industriel, tertiaire et agricole ?

Un état des lieux est nécessaire pour bien appréhender la notion de décarbonation des entreprises.

Les principaux chiffres de la consommation d’énergie

Le dernier bilan énergétique de la France, publié en avril 2022, fournit des éléments de réponse sur la quantité d’énergie consommée dans l’Hexagone. D’après les données provisoires, la consommation finale d’énergie s’élève à 1 778 TWh en 2021, dont 1 627 TWh à usage énergétique.

Dans le détail, les térawatts-heures se répartissent comme suit :

  • Transports : 511 TWh (près de 32 %),
  • Entreprises industrielles : 312 TWh (près de 20 %),
  • Activités tertiaires : 275 TWh (17 %),
  • Agriculture et pêche : environ 50 TWh (3 %).

Les secteurs industriels et commerciaux — transports inclus — sont les plus énergivores : ils totalisent 72 % de la consommation du pays. Les 28 % restants incombent au résidentiel.

Le point sur les émissions de carbone

camion-transportsEn matière de bilan carbone, la filière du transport est la plus émettrice de gaz à effet de serre (GES). Selon l’édition 2022 des chiffres clés du climat, elle représente 30 % des émissions françaises de GES, qui s’établissent à 436 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2éq) en 2019, soit 132 millions de tonnes. En 2020, cette donnée a fortement baissé, s’établissant à 114 Mt (chiffres clés du transport).

Vient ensuite le secteur secondaire, qui se divise en deux branches :

  • L’industrie manufacturière et la construction génèrent 48 Mt CO2éq,
  • L’industrie de l’énergie émet 42 Mt CO2éq.

Si l’on cumule ces activités, le poids du secteur industriel dans le bilan carbone atteint 21 %, principalement porté par les filières de la métallurgie, la chimie et la fabrication de minéraux non métalliques.

picto chiffre HellioLE CHIFFRE HELLIO : - 43 %

La décarbonation des entreprises industrielles est en marche : leurs émissions ont reculé de 43 % entre 1990 et 2019.

L’agriculture arrive en troisième position, à hauteur de 17 %, soit environ 74 Mt CO2éq rejetés dans l’atmosphère.

Enfin, le secteur résidentiel-tertiaire constitue le quatrième poste d’émissions de GES, avec 63 Mt CO2éq, soit 14 % du total national. Pour autant, les entreprises du tertiaire polluent moins : elles ont produit aux alentours de 23 Mt CO2éq en 2019, contre environ 40 Mt CO2éq pour le résidentiel.

ReductionGazaEffetdeSerreAu regard de ces données, la décarbonation des organisations s’impose comme un jalon crucial de la lutte contre le changement climatique. C’est aussi une nécessité pour respecter l’engagement international pris par les 195 pays signataires de l’accord de Paris, à savoir maintenir le réchauffement planétaire sous la barre des 2 °C, idéalement à 1,5 °C.


Entreprises tertiaires, industrielles ou agricoles : faites-vous accompagner


Décarbonation des entreprises : quels objectifs pour la réduction des gaz à effet de serre en France ?

Lancé en 2019, le Pacte vert pour l’Europe engage l’Union européenne (UE) sur la voie de la transition écologique, en visant la neutralité climatique du continent pour 2050. La loi européenne sur le climat du 24 juin 2021 transforme cette ambition en obligation contraignante. Elle s’accompagne d’une échéance plus précoce pour les États membres, avec un objectif de décarbonation de 55 % à l’horizon 2030 — par rapport aux niveaux de 1990.

À l’échelle française, différentes lois et mesures ont vu le jour ces dernières années.

La loi relative à la transition écologique pour la croissance verte

Cette loi d’août 2015 énonce plusieurs objectifs à moyen et long terme, notamment pour l’année 2030 :

  • Une baisse de 40 % des émissions de GES par rapport à 1990,
  • Une diminution de 30 % de la consommation primaire d’énergies fossiles par rapport à 2012.

Elle entend également faire la part belle à la filière renouvelable dans le mix énergétique français, afin qu’elle représente 32 % de la consommation finale brute d’énergie en 2030.

À savoir : les grandes orientations de la politique énergétique nationale sont fixées par les programmations pluriannuelles de l’énergie.

La Stratégie Nationale Bas-Carbone

La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) a été introduite en 2015 suite à la loi relative à la transition écologique pour la croissance verte, puis révisée en 2018 et en 2019. Cette feuille de route est un outil précieux pour la France, puisqu’elle définit la trajectoire de réduction des émissions de GES.

Pour ce faire, des plafonds nationaux sont déterminés par périodes de 5 années consécutives. Ces « budgets carbone » sont divisés entre les différents secteurs d’activités.

Voici leur répartition ajustée pour la période en cours de 2019-2023 :

  • Transports : 129 Mt CO2éq,
  • Agriculture : 80 Mt CO2éq,
  • Bâtiment : 77 Mt CO2éq,
  • Industrie : 75 Mt CO2éq,
  • Production d’énergie : 48 Mt CO2éq,
  • Déchets : 12 Mt CO2éq,
  • Secteur des terres (UTCAF*) : - 38 Mt CO2éq.

Le budget carbone total du pays sur cette période s’élève à 383 Mt CO2éq (UTCAF* compris).

*Utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie.

Selon l'OID (Observatoire de l'immobilier durable), « le rythme de décarbonation des bureaux reste décevant » par rapport aux objectifs de la SNBC.

La loi Énergie et Climat

Adoptée en novembre 2019, la loi relative à l’énergie et au climat rehausse l’objectif de réduction de la consommation d’énergies fossiles initialement instauré par la loi d’août 2015, pour le porter en 2030 à 40 % par rapport à 2012.

Picto_Livre_LoiPar ailleurs, cette loi prévoit la solarisation ou la végétalisation obligatoire de la toiture des plus grandes constructions. En 2021, la loi Climat et résilience renforce cette contrainte légale. À l’heure actuelle, tous les nouveaux bâtiments commerciaux, industriels et artisanaux dont l’emprise au sol excède 500 m2 doivent installer des panneaux photovoltaïques ou végétaliser leur toit (30 % de la surface doit être recouverte).

L’obligation s’applique dans les mêmes conditions aux hangars, aux entrepôts et aux parcs couverts de stationnement public, ainsi qu’aux constructions de bureaux d’emprise au sol supérieure à 1 000 m2.

Le décret tertiaire

Le dispositif Éco-Énergie Tertiaire, de son nom officiel, constitue un véritable levier pour le gouvernement. L’objectif : agir sur les émissions libérées par le secteur tertiaire.

Picto_Courbe_Graphique_BaisseEntré en vigueur en octobre 2019, le décret tertiaire concerne les sites hébergeant une ou plusieurs activités tertiaires sur une surface d’au moins 1 000 m2. Elles devront diminuer leurs consommations énergétiques d’au moins 60 % à l’horizon 2050, avec des paliers intermédiaires en 2030 et 2040.


Hellio aide les sociétés à répondre aux exigences du décret tertiaire


Le bilan GES

picto info HellioL’INFO HELLIO :

Les GES sont générés naturellement, ou résultent des activités humaines. Le protocole de Kyoto reconnaît 6 GES d’origine anthropique : le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d’azote, et trois gaz fluorés.

Depuis 2016, les entreprises françaises doivent réaliser un bilan GES afin de mesurer la quantité de gaz à effet de serre qu’elles relâchent dans l’atmosphère du fait de leurs activités.

D’après le Code de l’environnement, les sociétés privées qui emploient plus de 500 personnes en métropole — ou plus de 250 personnes dans les régions et département d’Outre-mer — sont tenues d’établir un bilan GES tous les 4 ans.

Dans l’optique d’efficacité énergétique, les organisations ayant un effectif supérieur à 250 personnes doivent par ailleurs conduire un audit énergétique selon la même périodicité.

Les quotas de CO2

Sidérurgie, raffineries de pétrole, chimie… le secteur de l’industrie pollue beaucoup. Depuis 2005, plus de 11 000 installations industrielles sont ainsi soumises au système européen d’échanges de quotas d’émissions de CO2, qui vise à compenser leurs rejets de GES.

Le mécanisme du marché du carbone est le suivant : chaque entreprise se voit allouer un quota d’émissions. Elle doit restituer autant de quotas que de GES expulsés dans l’atmosphère lorsque la période de conformité s’achève (1 quota = 1 tonne de CO2). Pour ce faire, le site industriel peut les échanger, les acheter, voire les vendre sur le marché européen.

La loi sur les énergies renouvelables

picto-panneaux-solaires-hellio-bleuDébattue au Parlement en fin d’année 2022 et début d’année 2023, la nouvelle loi sur les énergies renouvelables vise à accélérer le développement des installations à énergies renouvelables : éolien en mer, photovoltaïque, géothermie…

La plupart de ces « EnR » sont également des énergies dites décarbonées, c'est-à-dire qui émettent peu de gaz à effet de serre sur leur cycle complet (production, acheminement, usage...). Autre énergie décarbonée notable : le nucléaire.


La décarbonation, c'est moins d'impact sur les dépenses et l'environnement


Les actions à mettre en place pour son entreprise

Entre l’explosion des prix de l’énergie et l’évolution de la réglementation face à l’urgence climatique, les organisations doivent se mobiliser sans attendre pour abaisser leurs émissions de GES. Plusieurs pistes sont à explorer.

À ce sujet, l’Agence de la transition écologique (Ademe) met à disposition diverses ressources pour aider les entreprises à bâtir leur stratégie de décarbonation.

Cap sur la sobriété énergétique

Avant de réfléchir à de lourds investissements dans des nouveaux équipements, technologies ou travaux, chaque site peut réfléchir à son organisation, ses process, ainsi que le comportement de ses usagers. On parle de « sobriété » pour désigner l’évolution des comportements vers un meilleur équilibre entre consommations énergétiques et besoins réels. Bref, la chasse au gaspillage et la recherche d’ingéniosité pour limiter l’utilisation des ressources, sans forcément diminuer le confort.

Améliorer la performance énergétique de l’entreprise

Ventilation, isolation thermique, modernisation du chauffage… les travaux de rénovation énergétique sont souvent indispensables pour optimiser la consommation d’énergie des bâtiments. Différents bilans préalables — audit énergétique, étude de faisabilité… — permettent de déterminer les solutions les plus pertinentes pour chaque site.

picto astuce HellioL’ASTUCE HELLIO :

Très gourmands en électricité et en eau, les data centers, ou centres de données, sont des gouffres énergétiques. Il existe des solutions pour les verdir, telles que le refroidissement par freecooling ou le confinement des flux d’air chaud et froid, tous deux soutenus par les CEE.

En outre, de nombreux projets peuvent faire l’objet d’un financement grâce au dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE).

Voici quelques exemples de travaux éligibles :

  • Dans le secteur tertiaire : installation d’une pompe à chaleur air/eau ou eau/eau, d’une VMC, d’une chaudière biomasse, remplacement des fenêtres…,
  • Dans le secteur industriel : mise en place d’un système de transmission performant, d’un brûleur micro-modulant sur chaudière industrielle, d’un destratificateur d’air…,
  • Dans le secteur agricole : pose d’un déshumidificateur thermodynamique pour serres, d’un récupérateur de chaleur sur tank à lait, d’une régulation de la ventilation des silos…

Au total, plus de 200 opérations donnent droit au versement de la prime énergie CEE.

À découvrir : La Méthode ACT (Assessing low-Carbon Transition).

Exploiter les énergies renouvelables et de récupération

La décarbonation des usines passe par le recours aux énergies renouvelables, plus propres que les énergies fossiles. L’éolien, la géothermie, l’hydraulique, la biomasse ou encore le solaire en sont des exemples.

Les technologies fleurissent et s’améliorent d’année en année, à l’image de l’agrivoltaïsme dans le domaine de l’agriculture. Le principe : concilier production agricole et production d’électricité sur une même parcelle.

Autre solution intéressante : valoriser la chaleur fatale, c’est-à-dire l’énergie thermique produite indirectement par une activité industrielle, l’incinération des déchets ou le fonctionnement des data centers par exemple. Au lieu d’être perdue, cette ressource est récupérée pour les besoins en chauffage des bâtiments, ou l’alimentation d’un réseau de chaleur, ou chauffage urbain.

Décarboner la production de chaleur grâce au chauffage urbain

Le chauffage représente un réel enjeu dans le tertiaire : 43 % de la consommation finale d’énergie y est consacré. Le gouvernement encourage ainsi les entreprises du secteur qui le peuvent à se raccorder au chauffage urbain pour profiter de ses avantages : exploitation d’énergies renouvelables et de récupération, déperditions thermiques minimes, coût de l’énergie attractif…

main-piece-euro-primePrécision utile : le raccordement à un réseau de chaleur vertueux ouvre le droit au Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels et tertiaires, une prime CEE bonifiée.

Miser sur l’hydrogène vert

L’État souhaite accélérer le développement de l’hydrogène décarboné au sein de l’Hexagone : c’est l’un des objectifs du plan France 2030. Quelque 8 milliards d’euros ont ainsi été débloqués pour limiter l’empreinte climatique de l’industrie, et faire du pays le leader de l’hydrogène vert.

Ces deux objectifs sont en effet liés. Habituellement issu de ressources fossiles, l’hydrogène peut désormais être obtenu par électrolyse de l’eau, à partir d’électricité renouvelable. Un procédé nettement moins émetteur de CO2 !


Notre accompagnement sur mesure et adapté pour décarboner chaque secteur

picto-poignee-mains-bleu-accompagnement_personnaliseSpécialisé dans la maîtrise de l’énergie, Hellio s’engage aux côtés des acteurs économiques dans leur projet de décarbonation. Chaque domaine possède ses spécificités et ses contraintes : Hellio en a conscience, et a développé une expertise multisectorielle déclinée en plusieurs pôles : industrie, transport, tertiaire privé et public, agriculture.

Ingénierie financière et technique, mise en place d’un système de management énergétique, optimisation des contrats d’énergie, compensation volontaire de l’empreinte carbone… nos équipes s’occupent de tout. Et ce, jusqu’à la mobilisation des aides CEE — et autres subventions — pour financer vos opérations d’économies d’énergie et minimiser le reste à charge.


Hellio, l'acteur référent en maîtrise de l'énergie


Tags associés : Conseils, Agriculture, Industrie, Décarbonation, Tertiaire

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Cet article a été rédigé par Antoine,

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