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Le secteur agricole apparaît comme un acteur essentiel dans la lutte contre le changement climatique. Alors, quelles sont les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture ? Quels sont les potentiels qu’elle peut aussi exploiter ? Quelles solutions pour décarboner la filière de façon durable ? Dans cet article, Hellio fait le point sur la décarbonation de l’agriculture.
Hellio aux côtés des agriculteurs pour réduire leurs dépenses
Agriculture et décarbonation : quelques chiffres clés
- Les produits pétroliers représentaient 71 % de la consommation énergétique du secteur agricole en 2021, devant l’électricité (16 %), les énergies renouvelables ou issues de déchets (9 %) et le gaz naturel (4 %).
- En 2020, l’agriculture était le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre (20,9 %), derrière les transports (28,7 %) et devant l’industrie manufacturière (19,2 %).
- Toujours dans le registre des gaz à effet de serre, l’élevage représente 68 % des émissions nationales de méthane, tandis que 80 % des émissions nationales de protoxyde d’azote proviennent de la culture des sols.
Sources : Chiffres clés de l’énergie 2022, Chiffres clés des Transports 2022, Notre Environnement.
LE CHIFFRE HELLIO : 20 %
Le secteur de l’agriculture contribue à 20 % de la production d’énergies renouvelables en France (source : FNSEA).
En quoi consiste la décarbonation ?
Le terme décarbonation désigne toutes les mesures et les techniques qui permettent de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’une structure, d’un secteur économique ou d’un pays. Globalement, cette notion fait principalement référence aux moyens permettant de :
- Diminuer la production et la consommation d’énergies fossiles (gaz, fioul, charbon) ;
- Séquestrer le dioxyde de carbone (CO2), via les « puits de carbone » comme les sols, les forêts, les océans...
En se fixant l’objectif de la neutralité carbone à l’horizon 2050, la France s’est ainsi engagée dans une démarche globale de décarbonation.
Notons cependant que le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre dont les émissions doivent être réduites (du fait de l’activité humaine). Le méthane et le protoxyde d’azote en font également partie.
Agriculture : quels objectifs avec la Stratégie Nationale Bas Carbone ?
Avec la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), véritable feuille de route pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l’État fixe des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à l’ensemble des secteurs (industrie, transports…).
Si la quasi-totalité des filières doit parvenir à décarboner totalement sa production à l’horizon 2050, la SNBC prévoit pour la filière agricole une division par deux de ses émissions, à cette même échéance.
Les objectifs visés par la SNBC pour le secteur agricole sont les suivants :
- - 18 % d’émissions en 2030, par rapport à 2015 ;
- - 46 % d’émissions en 2050, toujours en comparaison avec 2015.
Source : Stratégie Bas Carbone.
Pourquoi ne pas viser une décarbonation totale ?
Parce que la SNBC considère l’une des grandes particularités du secteur agricole : la majorité des gaz à effet de serre émis n’est pas issue de la consommation d’énergie, mais provient directement des activités agricoles (élevage, culture des sols…). Des changements profonds et durables sont donc nécessaires, au-delà de la décarbonation des bâtiments et équipements.
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Quelles solutions pour décarboner le secteur agricole ?
Pour atteindre les objectifs visés par la SNBC en matière de décarbonation, la transition agricole peut s’appuyer sur différents axes, tels que :
- Le développement de pratiques agroécologiques ;
- La diminution des consommations énergétiques d’origine fossile et le développement des énergies renouvelables ;
- Le renforcement du potentiel de séquestration carbone du secteur.
Développer les pratiques agroécologiques
L’atténuation des émissions de gaz à effet de serre du secteur repose principalement sur le développement de pratiques agroécologiques. Le ministère de l’Agriculture définit l’agroécologie comme « une façon de concevoir des systèmes de production qui s’appuient sur les fonctionnalités offertes par les écosystèmes » Elle s’appuie notamment sur :
- Une optimisation de l’usage d’intrants : cela consiste notamment à privilégier les fertilisants organiques ou issues du recyclage, plutôt que des fertilisants minéraux qui favorisent les pertes d’azote dans le sol.
- Une diversification des cultures : par exemple, développer davantage la production de protéines végétales (lentilles, pois chiche, fèves…) plutôt qu’animales, pour réduire en même temps les émissions d'azote et de méthane.
- Un développement de productions à forte valeur ajoutée : avec la mise en place de labels qui valorisent les démarches durables (Label Bas Carbone, Agriculture Biologique ou Haute Valeur Environnementale, par exemple).
Zoom sur le Label Bas Carbone
Le label Bas Carbone a été mis en place par l’État pour valoriser les projets de réduction de gaz à effet de serre ou de séquestration carbone. De nombreux projets agricoles (réduction d’émissions des élevages ou des exploitations de grandes cultures, gestion des intrants, gestion durable des haies…) peuvent ainsi être certifiés et bénéficier d’un financement assuré par des structures engagées dans une démarche de compensation carbone.
Diminuer les consommations énergétiques d’origine fossile, notamment grâce aux énergies renouvelables
Même si la consommation d’énergie n’est pas la principale responsable des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, certaines pratiques peuvent permettre de réduire les consommations énergétiques, notamment celles d’origine fossile (travaux de rénovation énergétique dans l’exploitation agricole ou remplacement des engins thermiques, par exemple).
La filière constitue par un ailleurs un immense potentiel de production d’énergies renouvelables et décarbonées, notamment grâce à :
- La méthanisation, qui consiste à valoriser les effluents d’élevage et les déchets verts en biogaz ;
- La mise en place d’éoliennes ou de panneaux solaires photovoltaïques sur les exploitations, qui permettent de produire de l’électricité.
Ainsi, l’installation de panneaux photovoltaïques sur la toiture d’un bâtiment d’élevage, par exemple, peut permettre à l’agriculteur de consommer une part de l’électricité produite pour ses activités.
Qu’est-ce que l’agrivoltaïsme ?
L’ASTUCE HELLIO :
La mise en place de panneaux photovoltaïques au sein de l’exploitation peut assurer à l’agriculteur des économies sur sa facture d’électricité, mais également de percevoir un revenu complémentaire, grâce à la vente de l’électricité solaire non consommée et réinjectée sur le réseau public.
Le concept d’agrivoltaïsme désigne le couplage de la production agricole et de la production d’électricité sur un seul et même lieu. Les serres ou bâtiments agricoles photovoltaïques, ainsi que les fermes photovoltaïques constituent des solutions d’agrivoltaïsme.
Renforcer le potentiel de séquestration carbone du secteur
L’INFO HELLIO :
Lancée par la France lors de la COP21 de 2015, l’initiative « 4 pour 1000 » a l’ambition d’accroître la capacité de stockage en carbone des sols agricoles. Ce projet international vise à augmenter le réservoir du carbone des sols de 0,4 % chaque année.
À l’heure du réchauffement climatique, le secteur agricole apparaît comme un acteur stratégique du développement des puits de carbone naturels (prairies, haies, bois…). En effet, ces derniers ont la capacité de capter le CO2 de l’atmosphère, grâce au processus de la photosynthèse, et de le stocker. La préservation de ces réservoirs de carbone ou leur développement permet ainsi de contribuer à l’atteinte de la neutralité carbone.
Quel budget pour assurer la transition agricole ?
Avec le plan France 2030, l’État compte investir 2,3 milliards d’euros dans une alimentation saine, durable et traçable (source : ministère de l’Agriculture). À ce titre, une partie de ce budget est dédiée à l’accélération de la transition agroécologique et à l’accompagnement des agriculteurs dans la transformation de leurs filières (nouvelles pratiques, nouveaux matériaux…).
Quels dispositifs pour accompagner les agriculteurs ?
Jusqu’à fin 2022, les agriculteurs installés depuis moins de 5 ans pouvaient bénéficier d’un « Bon Diagnostic Carbone », financé jusqu’à 90 % par une enveloppe dédiée du plan France Relance. Ce dispositif leur permettait de faire un état des lieux de leur exploitation et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé porté sur les objectifs de réduction de gaz à effet de serre de la filière.
D’autres aides déjà existantes, comme celles issues du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie, permettent de financer les actions d’efficacité énergétique et d’innovation au sein de l’exploitation agricole. Récupération de chaleur, isolation des parois de serre, pompes à chaleur, déshumidificateur thermodynamique… Les projets sont variés, tant sur les équipements que les bâtiments.
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