Un projet de GTB ? 👇
La gestion technique du bâtiment (GTB) permet, entre autres, d’améliorer l’efficacité énergétique d’un site. Alors, de quoi s’agit-il concrètement ? Pourquoi installer un tel système et existe-t-il des aides financières ? Que dit la réglementation à ce sujet ? Hellio explique tout dans ce guide, alors que l'échéance du décret BACS approche pour les sites assujettis.
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Qu’est-ce que la gestion technique du bâtiment ?
Par définition, la gestion technique du bâtiment (abrégée GTB) fait référence à un système informatique permettant d’avoir une vue d’ensemble sur les équipements techniques d’un bâtiment et de les superviser. Ainsi, la GTB facilite la gestion des informations dans de nombreux domaines, tels que :
L’ASTUCE HELLIO :
GTB ou GTC, comment faire la différence ? Les deux sont similaires ; cependant, alors que la GTC (Gestion Technique Centralisée) permet de gérer les installations techniques d’un seul lot défini (éclairage, chauffage, climatisation…), la GTB permet d’avoir une vision globale du bâtiment en pilotant l’intégralité des systèmes.
- Le chauffage (pilotage des équipements de chauffage, régulation de la température…) ;
- L’électricité et l’éclairage (pilotage des équipements, coupure de l’éclairage à des périodes pré-définies…);
- La climatisation (pilotage des groupes de froid) ;
- La ventilation (suivi de la température et de l’hygrométrie, renouvellement de l’air…) ;
- La sécurité (alarme incendie, contrôle d’accès, intrusion sur le site…).
Exemple d’utilisation concrète avec une GTB : pouvoir gérer des plannings d'occupation et couper à la fois l’éclairage et le chauffage de manière centralisée pour tout le bâtiment, tout en permettant des dérogations pilotables à distance, sans se déplacer sur le site.
Comment fonctionne la GTB ?
Pour assurer son fonctionnement, ce système automatisé s’appuie sur un réseau qui fait le lien entre différents niveaux.
L’INFO HELLIO :
Il existe 2 types de capteurs : le capteur logique aussi appelé TOR (pour « Tout Ou Rien ») qui fournit un état binaire (exemple : est-ce que l’éclairage est allumé ? Le capteur répond « oui » ou « non »). Le capteur analogique permet quant à lui de détecter tout état possible (exemple : quel est le niveau de la température ? Le capteur présente une valeur capturée).
L’utilisateur donne une consigne au logiciel de supervision qui assure la gestion et le suivi à distance des données. Exemple : On souhaite qu’une pièce spécifique du bâtiment soit à 19 °C. L’information est transmise à un automate.
En fonction des données transmises par des capteurs disposés sur les points de mesure (exemple : une sonde de température qui indique qu’il fait 21 °C dans la pièce), un actionneur traduit l’ordre de commande reçu par l’automate et pilote le chauffage pour atteindre la température souhaitée, à savoir 19 °C.
Selon les cas, ces capteurs jouent parfois un double rôle et permettent aussi de modifier directement une situation. On parle alors de capteurs-actionneurs.
Les avantages de la gestion technique du bâtiment
- D’abord, la gestion technique du bâtiment permet de connaître en temps réel et à tout instant toutes les informations techniques relatives au bâtiment équipé. Facile à utiliser, elle offre une meilleure gestion de la consommation énergétique du bâtiment.
- En assurant le suivi des données relatives à n’importe quel type d’équipement, elle favorise l’optimisation des consommations (éclairage, chauffage, ventilation…). À ce titre, elle assure à son utilisateur de réaliser des économies d’énergie, d’améliorer la classe énergétique du bâtiment, mais aussi de réduire les coûts liés à ce type de dépenses.
- La GTB offre aussi un certain confort et une sécurité pour son usager. Elle facilite la surveillance du site et assure la transmission des alarmes (incendie, intrusion…) à l’utilisateur par le biais de SMS, par exemple.
- Enfin, la GTB permet également de réaliser des diagnostics et d’intervenir à distance. Il s’agit aussi d’une solution permettant de gagner du temps en limitant les allées venues inutiles. Enfin, cette solution permet aux entreprises de répondre aux objectifs du décret tertiaire, tout en réduisant le gaspillage des ressources et les émissions de gaz à effet de serre.
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L'installation d'une GTB est-elle obligatoire ?
Pas exactement. Le décret n° 2020-887 du 20 juillet 2020, dit décret BACS (pour Building Automation & Control Systems), porte sur les systèmes d’automatisation et de contrôle des bâtiments non résidentiels ainsi qu’à la régulation automatique de la chaleur.
Bien qu'on entende parfois que décret BACS = installer une GTB, c'est faux ! Les explications ci-dessous.
Que dit le décret BACS ?
Depuis le 20 juillet 2020, ce décret concernait déjà tous les bâtiments tertiaires (bureaux, centres commerciaux, hôtels…), disposant de systèmes de chauffage-climatisation d’une puissance nominale utile supérieure à 290 kW, neufs et existants. Puis, le décret n° 2023-250 du 7 avril 2023 a élargi cette obligation à ceux ayant une puissance de plus de 70 kW.
Les bâtiments concernés ont alors l’obligation d’avoir un système d’automatisation et de contrôle du bâtiment à partir du :
- 8 avril 2024 : pour les bâtiments tertiaires neufs dont les systèmes sont supérieurs à 70 kW ;
- 1er janvier 2025 : pour les bâtiments tertiaires existants dont les systèmes sont supérieurs à 290 kW ;
- 1er janvier 2027 : pour les bâtiments tertiaires existants dont les systèmes ont une puissance nominale entre 70 kW à 290 kW.
En outre, les systèmes techniques doivent être entretenus et une inspection des systèmes d'automatisation et de contrôle est obligatoire.
Cette installation s’inscrit dans le décret tertiaire qui a pour objectif de réduire les consommations énergétiques de ces mêmes bâtiments.
En d’autres termes, tout propriétaire ou locataire de ce type de bâtiment devra mettre en place ce type de solution pour se conformer aux obligations légales.
Les fonctionnalités indispensables du système BACS
Selon le décret BACS, le système doit impérativement permettre :
- Le suivi, l’enregistrement et l’analyse en continu, par zone fonctionnelle, des données de production et de consommation énergétique des systèmes techniques du bâtiment ;
- L’évaluation de l’efficacité énergétique par rapport à des valeurs de référence établies en amont ;
- L’interopérabilité avec tous les équipements du bâtiment ;
- Un arrêt manuel et une gestion autonome de l’un ou de plusieurs des systèmes.
Au vu des fonctions imposées, un système GTB classique ne suffit pas ! Même s'il peut représenter une réponse partielle à la loi, il est nécessaire de le coupler à une solution complète de monitoring pour respecter le texte.
Peut-on être exempté de l'obligation ?
Oui, mais uniquement si l’installation n’est pas réalisable avec un retour sur investissement inférieur à 10 ans (contre 6 avant la parution du décret n° 2023-259).
LE CHIFFRE HELLIO : 40 %
Dans le cadre du décret tertiaire, c’est l’objectif de réduction des consommations énergétiques finales d’ici 2030, pour les établissements assujettis ayant opté pour la valeur relative (en pourcentage par rapport à une année de référence définie entre 2010 et 2022). L’objectif passe à 50 % en 2040 puis 60 % en 2050. Autre option : atteindre des seuils en valeur absolue, définis par arrêté. La plupart des sites accueillant une activité tertiaire sur plus de 1 000 m2 sont concernés par ce dispositif Éco Énergie Tertiaire.
Quel coût et quelles aides pour financer une GTB ?
Même s’il favorise les économies d’énergie et qu’il permet de se mettre en conformité avec la prochaine réglementation, le déploiement d’un tel dispositif peut initialement s’avérer coûteux. C’est pour cette raison qu’il existe une aide pour financer une GTB (neuve ou améliorant un système existant) pour les bâtiments de plus de 2 ans : la prime CEE (Certificat d’Économies d’Énergie).
- Exemple pour l'installation d'une GTB (bâtiment tertiaire à usages mixtes de 7 500 m2) : 41 500 € pour des travaux de 155 000 €
- Exemple pour l'amélioration d'une GTB (bureaux de 4 500 m2) : 24 000 € pour des travaux de 58 000 €
Attention, ces exemples correspondent à des montants au moment où la bonification existait encore. En 2025, les primes sont moins élevées.
Pour rappel, le dispositif CEE oblige les fournisseurs et les distributeurs d’énergie à réaliser des économies d’énergie, notamment en incitant les usagers à réaliser des opérations de rénovation énergétique.
Ainsi, la fiche d’opération standardisée BAT-TH-116 détermine les conditions permettant l’obtention de la prime CEE pour la GTB. Elle précise notamment que la GTB doit impérativement :
- Être destinée à assurer la régulation du chauffage, et le cas échéant, l’eau chaude sanitaire, le refroidissement, la climatisation, l’éclairage ou les auxiliaires ;
- Répondre à la norme NF EN ISO 52120-1 (qui a remplacé la NF EN 15232-1) avec un système de régulation de classe B ou A ou, dans le cas d’une GTB déjà existante, l’atteinte de la classe B ou A ;
- Être installée par un professionnel.
La fiche offre également des informations sur la méthode de calcul du montant de la prime en prenant en compte le type de bâtiment équipé (bureaux, commerces, santé…), la surface et la zone climatique où se situe le site. Attention : le seul raccordement d’un bâtiment à un système existant n’est pas éligible.
Bonification de la prime CEE terminée depuis juin 2024
Le gouvernement a donné un coup de pouce aux sites tertiaires, pour beaucoup concernés par le décret BACS. Avec l'arrêté du 22 octobre 2022, l'aide des certificats d'économies d'énergie (CEE) avait été bonifiée pour l'acquisition ou l'amélioration d'un système GTB performant dans un bâtiment tertiaire.
Pour toute opération engagée entre le 29 octobre 2022 et le 30 juin 2024, les propriétaires ou gestionnaires de bâtiments tertiaires éligibles pouvaient recevoir davantage de certificats d'économies d'énergie qu'à l'accoutumée. Le forfait CEE était multiplié :
- Par 2 pour l'acquisition d'un système GTB performant ;
- Par 1,5 pour l'amélioration du système existant.
Qu’est-ce que la norme européenne NF EN ISO 52120-1 ?
Cette norme classe les différents systèmes de GTB en fonction de leur niveau de performance :
- Classe A pour une GTB a fort rendement énergétique ;
- Classe B pour une régulation avancée ;
- Classe C pour une référence standard ;
- Classe D pour une GTB non rentable sur le plan énergétique.
Avec Hellio et l’expertise de son bureau d’études Akéa Énergies, concrétisez la mise en place d’une GTB dans votre bâtiment : accompagnement, définition des besoins, conduite des opérations, suivi de l’exécution et des performances, déduction du montant de la prime CEE pour éviter une avance de trésorerie…
Vous êtes concerné par le décret BACS ?