Le transport est le secteur le plus polluant en France. Malgré l’urgence climatique, ses émissions de gaz à effet de serre peinent à baisser durablement. L’investissement massif dans les technologies bas-carbone, comme l’électrique, constitue seulement l’une des mesures-clés nécessaires pour décarboner le secteur. Pour les entreprises spécialisées dans le transport et la logistique, réaliser une transition bas-carbone tout en restant compétitif est un défi majeur. Découvrez le bilan carbone du transport en France, ainsi que la méthode à suivre pour calculer les émissions de sa société.
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Quel est le bilan carbone des transports ?
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Alors que le secteur des transports est le plus émetteur, il échoue à s’engager durablement dans une tendance de réduction de son bilan carbone. Malgré quelques chutes exceptionnelles, comme lors de la pandémie de Covid-19, ses émissions restent relativement stables depuis les années 2000.
Le bilan carbone du secteur du transport est d’environ 131 MteqCO2 (millions de tonnes d’équivalent CO2) pour l’année 2022, selon le rapport Secten 2024. Il s’agit du secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre (GES) en France, avec 31 % des émissions comptabilisées. Le bilan carbone du transport est suivi par le bilan carbone de l’agriculture (74 MteqCO2) et le bilan carbone de l’industrie (71 MteqCO2).
Au sein des sous-secteurs pris en compte, le transport routier est de loin le plus gros émetteur de GES. Les gaz émis par les véhicules particuliers représentent notamment plus de la moitié des émissions totales des transports. Selon les données provisoires pour 2023, les poids lourds participeraient, eux, à hauteur d’environ 22 % et les véhicules utilitaires légers de 15,4 %.
Quelles sont les émissions incluses dans le bilan carbone du secteur du transport ?
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Le trafic international se définit par toute liaison entre deux points, l’un en France et l’autre à l’étranger.
L’inventaire national au format Secten prend en compte une partie des émissions de GES réelles de ce secteur. Il se compose :
- du transport routier ;
- du transport aérien ;
- du transport ferroviaire ;
- du transport maritime (dont la pêche) ;
- du transport fluvial de marchandises et des autres modes de navigation.
En revanche, les rejets du trafic international (GES et polluants) sont pour la plupart exclus du bilan carbone des transports. Parmi les rejets non comptabilisés, on peut citer :
- les GES et polluants émis par le trafic maritime international ;
- les GES émis par le trafic aérien international ;
- les polluants atmosphériques du trafic aérien domestique et international au-dessus de 1 000 m d’altitude ;
- les GES émis par le trafic du transport fluvial de marchandises international.
De plus, il est important de savoir que certaines activités du secteur du transport sont comptabilisées dans d’autres secteurs. La fabrication des véhicules et équipements est prise en compte dans le secteur de l’industrie. Les émissions de GES liées aux gares et autres infrastructures associées aux transports sont comptabilisées dans le secteur du bâtiment.
Le transport respecte-t-il son budget carbone ?
Selon les estimations actuelles du Citepa pour l’année 2023, le secteur du transport a respecté son budget carbone sur la période 2019-2023. Il aurait émis en moyenne 126,5 MteqCO2 par an sur cette période. Le budget carbone actuel de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC-2) étant de 128,8 MteqCO2 par an, il devrait bien être respecté.
Cependant, cette réussite est surtout due aux restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19. Les tranches annuelles du budget carbone sont, elles, largement dépassées pour la période post-Covid. En 2022, les transports émettent 131,2 MteqCO2 contre une tranche annuelle de 126 MteqCO2. En 2023, leurs émissions de GES atteignent les 126,8 MteqCO2, contre les 122,8 de la tranche annuelle.
Et même en prenant en compte la baisse d’activité extraordinaire liée au Covid, le rythme de diminution du bilan carbone des transports reste insuffisant. Pour respecter le budget carbone provisoire du projet SNBC-3, il faudrait plus que tripler le rythme actuel de baisse des émissions.
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Comment réduire le bilan carbone des transports ?
Pour atteindre les objectifs nationaux de réduction des émissions, différents chantiers doivent être menés conjointement à des progrès importants en matière de sobriété énergétique. La SNBC a identifié 5 leviers principaux à mobiliser :
- La décarbonation de l’énergie consommée par les véhicules et l’adaptation des infrastructures associées ;
- L’amélioration de la performance énergétique des véhicules ;
- La maîtrise de la croissance de la demande ;
- Le développement du report modal ;
- L’optimisation de l’utilisation des véhicules.
Voici quelques éléments de contexte permettant de mieux saisir les enjeux de décarbonation du secteur des transports.
L’accélération du développement de technologies bas-carbone
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La loi d’orientation des mobilités (LOM) a fixé l’objectif d’arrêter de vendre des voitures employant des énergies fossiles en 2040. Au niveau de l’Union européenne, la Commission a révisé en 2023 le règlement (UE) 2019/631. En conséquence, la fin de la vente des véhicules légers neufs thermiques (essence, Diesel) a été actée pour 2035.
Pour décarboner au plus vite le secteur des transports, la priorité est d’abandonner les véhicules routiers utilisant des énergies fossiles. Cela nécessite une diversification forte et rapide des motorisations, mais aussi un développement des infrastructures de ravitaillement. On pense évidemment aux véhicules électriques, qui continuent de représenter la première alternative aux véhicules thermiques.
Mais la SNBC conseille également de développer d’autres technologies bas-carbone. Les biocarburants et le GNV (gaz naturel pour véhicules) sont notamment cités. Bien entendu, les autres types de transports doivent aussi réaliser leur transition bas-carbone. Dans le secteur aérien, la recherche et développement et l’introduction de carburants décarbonés peuvent permettre de gagner considérablement en efficacité énergétique. Les avions fonctionnant à l’hydrogène ou à l’électricité font également partie des technologies bas-carbone examinées.
La maîtrise d’une demande de mobilité en hausse
Le transport des voyageurs et celui des marchandises connaissent tous deux une hausse de la demande de mobilité. La SNBC note en effet une augmentation des distances moyennes de transport par unité de PIB. Cette tendance va évidemment à l’encontre de la sobriété énergétique nécessaire pour réduire le bilan carbone des transports et atteindre les objectifs fixés.
Pour maîtriser cette hausse et inverser la tendance, plusieurs pistes sont avancées. La SNBC recommande par exemple de prendre davantage en compte la mobilité dans l’urbanisme. En rapprochant les utilisateurs de leurs besoins, la nécessité de multiplier les déplacements au quotidien se réduirait.
Soutenir les filières locales, l’économie circulaire et les circuits courts de production fait aussi partie des solutions pour réduire les besoins de mobilité. La SNBC identifie également d’autres enjeux, comme le développement du télétravail, des services à distance, et, évidemment, des services de mobilité eux-mêmes.
L’incitation au report modal et l’amélioration de l’utilisation des véhicules
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Le report modal définit tout report du trafic de passagers ou de fret d’un mode de transport vers un autre mode plus respectueux de l’environnement.
Le report modal est un enjeu majeur pour réduire le bilan carbone du secteur. Le choix des moyens de transport est crucial, que ce soit pour les trajets domicile-travail, pour les départs en week-end ou pour les vacances. En ville, encourager l’utilisation des transports collectifs et des modes de déplacement doux (marche, vélo) sont des priorités.
Pour les trajets plus longs, le Haut Conseil du Climat conseille d’élaborer une stratégie qui s’appuie sur différents modes de transport. Cela comprend évidemment un meilleur report modal de l’avion vers le train. Du côté des transports massifiés de fret sur la longue distance, la SNBC recommande de privilégier le train, mais aussi le transport fluvial.
Concernant l’utilisation des véhicules en elle-même, il est essentiel d’augmenter le taux de remplissage. Pour le transport de marchandises, il s’agit d’améliorer les pratiques des transporteurs et des chargeurs. Du côté du transport routier des voyageurs, l’incitation au covoiturage peut faire partie des solutions à envisager.
Comment faire son bilan carbone pour une entreprise de transport ?
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Le bilan carbone national des transports ne se limite évidemment pas aux entreprises spécialisées. Les émissions liées au transport d’employés ou de marchandises sont prises en compte dans tous les bilans carbone d’entreprise.
Le bilan carbone d’une entreprise de transport suit le même schéma que les inventaires de GES réalisés dans d’autres secteurs. En effet, les grandes méthodes de comptabilité carbone sont intersectorielles. C’est le cas de la méthode réglementaire BEGES ou encore des standards du Greenhouse Gas Protocol. Si les différentes phases de ces méthodologies sont souvent similaires, elles comportent quelques différences.
À titre d’exemple, voici les 5 phases de la méthode Bilan Carbone® portée par l’Association pour la transition Bas Carbone (ABC) :
- La définition des objectifs du Bilan Carbone® et la nomination d’un pilote de la démarche ;
- La définition des périmètres organisationnel (sites, installations, équipements), opérationnel (sources d’émissions) et temporel du bilan ;
- L’obtention des données d’activités correspondant aux périmètres et le calcul du bilan carbone de chaque source d’émissions (en équivalent CO2) ;
- La création d’un plan d’actions de réduction des émissions de gaz à effet de serre calculées ;
- La restitution d’une synthèse finale à la direction et à l’équipe technique, comprenant le profil de GES de l’entreprise de transport, ainsi que ses plans d’actions.
En plus du suivi d’une méthodologie de comptabilité carbone, il est parfois possible de compléter sa démarche avec des guides sectoriels. En ce qui concerne les transports, un seul référentiel est pour l’instant recensé par l’ADEME. Il s’agit du guide du bilan carbone pour les métiers de l’aérien.
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Vous êtes une entreprise spécialisée dans le transport ou la logistique et souhaitez réaliser un bilan carbone ? Akéa Énergies, le bureau d’études de Hellio, vous guide dans votre démarche. Nos experts sont formés à la méthode Bilan Carbone®, mais aussi à d’autres approches complémentaires, comme « ACT Pas à Pas ».
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Sources :
- Rapport Secten 2024
- Fiche SNBC Transports
- Stratégie nationale bas-carbone (SNBC-2)
- Rapport annuel 2024 du Haut Conseil pour le Climat
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