Lors du remplacement d’un chauffage dans un immeuble ou dans le cadre d’une construction neuve, pourquoi ne pas envisager le raccordement à un réseau de chaleur urbain ? Ce mode de chauffage peut utiliser de la biomasse — généralement du bois — pour fournir une énergie renouvelable locale. Mais comment cela fonctionne-t-il ? Quels sont les avantages de ce mode de chauffage et existe-t-il des aides pour financer le chantier ? Hellio donne toutes les informations clefs sur le sujet.
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Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur biomasse ?
Le réseau de chaleur est un système de chauffage des bâtiments qui peut utiliser la biomasse pour produire de l’énergie verte. L'arrêté du 22 décembre 2023 liste l'ensemble des réseaux de chaleur et de froid "durables" (c'est-à-dire majoritairement alimentés par des énergies renouvelables - EnR).
Le fonctionnement du réseau de chaleur
Un réseau de chaleur, appelé également chauffage urbain, se définit comme un système centralisé de chauffage qui alimente plusieurs bâtiments. La chaleur est transportée grâce à un fluide caloporteur depuis une unité de production de chaleur, via un réseau de distribution primaire qui alimente plusieurs sous-stations d’échange.
Située au pied de chaque immeuble, chaque sous-station d’échange transfère la chaleur du réseau de distribution primaire vers un réseau secondaire qui dessert l’immeuble.
Les unités de production de chaleur peuvent fonctionner à partir d’énergies conventionnelles ou renouvelables : chaufferie alimentée par un combustible tel que le gaz, le fioul ou le bois, usine d’incinération d’ordures ménagères, centrale géothermique profonde, etc.
En France, les réseaux de chaleur se développent grâce à l’utilisation croissante des énergies renouvelables. Pour connaître les dispositifs existants, un arrêté du 22 décembre 2023 liste les réseaux alimentés principalement par des énergies renouvelables.
LE CHIFFRE HELLIO : 62 %
C’est le taux moyen d’énergies renouvelables et de récupération des réseaux de chaleur (Source : France Chaleur Urbaine, 2021).
L’utilisation de la biomasse au sein du réseau de chaleur
Le chauffage urbain peut avoir recours à la biomasse pour produire de la chaleur. Selon une étude réalisée en 2019, 68 % des réseaux urbains utilisent la biomasse dans leur mix énergétique (Source : réseaux-chaleur.cerema).
La biomasse se définit comme un ensemble de matières qui peuvent être organiques, animales ou végétales. Pour la production de chaleur, la biomasse est principalement issue du bois. Cette ressource provient de la sylviculture, de l’industrie du bois ou des déchets.
Les résidus de récolte et les déchets des industries agroalimentaires peuvent également alimenter une unité de production de chaleur. On parle alors de biomasse agricole.
Enfin, les déchets organiques peuvent également être valorisés par la combustion ou la méthanisation.
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Quels sont les avantages d’un réseau de chaleur biomasse ?
Le chauffage urbain présente deux points forts principaux.
Un système de chauffage écologique
Le chauffage urbain fonctionnant grâce à la biomasse présente l’avantage d’être écologique.
Les réseaux de chaleur émettent deux fois moins de gaz à effet de serre (GES) que les chauffages au fioul ou au gaz. Ils permettent d’éviter l’émission d’environ 4,8 millions de tonnes de CO2 par an. Ce n’est pas négligeable quand on sait que 20 % des émissions de GES en France proviennent du chauffage des bâtiments (Source : France-chaleur-urbaine).
La biomasse est une énergie renouvelable qui présente un bilan carbone pratiquement neutre. Cela suppose néanmoins d’effectuer une gestion durable des forêts, pour s’approvisionner correctement en bois afin de faire fonctionner les unités de production.
Un mode de chauffage économique
Le recours à un réseau de chaleur urbain est une solution économique pour chauffer les bâtiments.
En effet, grâce à une énergie produite localement, l’approvisionnement des réseaux de chaleur est fiable. Les prix s’en ressentent et sont plus stables qu’avec les autres sources de chauffage (gaz, fioul).
Selon le ministère de la Transition énergétique, le chauffage urbain peut permettre de réduire les factures de chauffage jusqu’à 30 %. Il s’agit du mode de chauffage le moins cher pour les immeubles résidentiels collectifs.
Quels sont les exemples de réseau de chaleur fonctionnant avec de la biomasse en France ?
Voici deux cas concrets de mise en place d’un réseau de chaleur utilisant la biomasse.
Le réseau de chaleur collectif au bois de Villeny
Réalisé en 2010, le projet de réseau de chaleur installé dans la commune de Villeny (Loir-et-Cher) permet d’alimenter 13 bâtiments publics et privés grâce à la biomasse issue de plaquettes forestières.
Ce réseau de chaleur présente l’avantage d’être local, en filière courte puisque 2,5 km seulement séparent le site de production de plaquettes de la chaudière centralisée. Ce réseau de chaleur consomme 4 hectares de taillis par an.
L’évaluation du dispositif a permis de constater une économie de 40 % pour les futurs acheteurs d’énergie ainsi que d’éviter l’émission de 121 tonnes de CO2 par an.
Le réseau de chaleur avec chaufferie au bois à Yutz
Dans le Grand Est, sur la commune de Yutz, un réseau de chaleur de 3,2 km a été installé en 2014. La chaudière au bois est accompagnée par un modèle au gaz naturel pour compléter les besoins en été.
L’approvisionnement est fait avec des plaquettes forestières (3 800 tonnes par an) et le réseau comporte 16 sous-stations. En tout, la production est de 10,5 GWh/an.
Comment se raccorder à un réseau de chaleur ?
Pour raccorder un immeuble à un réseau de chaleur, il convient en premier lieu de vérifier si un tel réseau est présent à proximité. Le site France Chaleur Urbaine permet d’effectuer cette vérification en entrant une adresse postale.
L’INFO HELLIO
Certains bâtiments ont l’obligation de se raccorder à un réseau de chaleur situé à proximité de leur adresse. Il s’agit des bâtiments neufs dont la consommation est supérieure à 30 kW ainsi que tout bâtiment qui renouvelle son installation de chauffage au-dessus de 30 kW.
Sur ce même site, il est ensuite possible d’être mis en relation avec le gestionnaire du réseau de chaleur le plus proche pour envisager le raccordement.
Cette opération s’effectue avec l’installation d’une sous-station au pied de l’immeuble qui fera le lien entre le réseau primaire présent en domaine public et le réseau de distribution secondaire de l’immeuble.
Ce raccordement a un coût, différent en fonction de la localisation de l’immeuble, de la proximité du réseau de chaleur et de la complexité des travaux à effectuer.
Quelles sont les aides disponibles pour se raccorder à un réseau de chaleur ?
Deux dispositifs principaux ont été mis en place pour financer les travaux de raccordement d’un immeuble à un réseau de chaleur.
La prime Coup de pouce Chauffage
Il est possible de bénéficier de l’aide Coup de pouce « Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires ».
Mise en place par l’État dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie (CEE), cette prime a pour objectif d’inciter les propriétaires à demander le raccordement à un réseau de chaleur urbain.
Tous les propriétaires ou gestionnaires de bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires construits depuis plus de deux ans sont éligibles à ce dispositif.
Le montant de la prime est calculé au cas par cas en fonction de l’offre de raccordement. Le versement est effectué soit directement au demandeur, soit en déduction sur la facture.
L’aide du Fonds de chaleur
Le Fonds de chaleur est un dispositif géré par l’Ademe, destiné principalement au financement des extensions et densifications des réseaux. Cela s’adresse donc en priorité aux gestionnaires des réseaux.
Mais sous certaines conditions, cette aide est également accessible aux gestionnaires et propriétaires des bâtiments pour le raccordement à un réseau de chaleur.
L’aide est alors cumulable avec la prime Coup de pouce précitée. On parle alors “d’articulation” entre les deux dispositifs. L’ADEME effectue un contrôle afin de s’assurer que le gestionnaire n’a pas déjà reçu une aide dans le cadre du fonds de chaleur.
Le montant de l’aide du Fonds de chaleur peut s’élever à 45 % des investissements pour les énergies renouvelables telles que la biomasse. Un bonus de 10 à 20 % est applicable en complément pour les PME.
Les opérations éligibles sont celles du secteur collectif et tertiaire ayant une production minimum de 1 200 MWh par an d’énergie biomasse (en sortie chaudière). Les installations du secteur industriel et agricole sont également concernées, selon le même critère de production.
Pour être accompagné dans le raccordement à un réseau de chaleur
