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Conformément à la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), la France a un objectif ambitieux pour 2030 : multiplier par 5 la quantité de chaleur et de froid livrée par les réseaux de chaleur. Parallèlement, la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) fixe des objectifs de décarbonation, auxquels les entreprises doivent participer.
Le réseau de chaleur apparaît donc comme une solution intéressante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs industriel et tertiaire. Comment le mettre en place ? Quel coût ? Hellio vous éclaire.
Pour votre raccordement à un réseau de chaleur, Hellio vous accompagne
Qu’est-ce qu’un réseau de chaleur et de froid ? Définition
Le réseau de chaleur, ou chauffage urbain, est issu d’une unité de production centralisée. Grâce à ces réseaux de chaleur, il est possible de chauffer plusieurs bâtiments (entreprises, bâtiments publics, immeubles d'habitation, maisons...), mais aussi de les fournir en eau chaude sanitaire (ECS). Pour réaliser une telle installation, il faut une grande chaufferie, reliée à des sous-stations d’échange, et à des canalisations qui distribuent le fluide caloporteur dans les radiateurs des différents lieux desservis.
Les réseaux de froid urbain sont, quant à eux, constitués de canalisations souterraines permettant d’acheminer du froid vers plusieurs bâtiments. Ils sont principalement utilisés pour la climatisation des bâtiments tertiaires. Un réseau de froid contient généralement une centrale frigorifique, une réserve de glace et eau glacée (qui est notamment utilisée pendant les heures de pointe), un réseau de distribution et des sous-stations d’échange au pied des immeubles.
Quels sont les différents modes de transmission de la chaleur ?
Il existe divers moyens pour alimenter les réseaux de chaleur. Il est possible d’utiliser les énergies fossiles classiques, fortement émettrices de CO2 : gaz naturel, fioul ou encore charbon. Mais l’alternative la plus durable est la récupération de la chaleur « fatale » : il s’agit d’une énergie qui vient d’autres secteurs et qui serait perdue (évacuation des eaux usées, par exemple). Enfin, les énergies renouvelables (EnR) peuvent aussi être une source d’approvisionnement.
Comment fonctionne un réseau de chaleur urbain ?
Un réseau de chaleur urbain fonctionne sur la base de trois éléments principaux : une unité de production de chaleur, un réseau de canalisations et des sous-stations d’échange. L'unité de production de chaleur génère la chaleur à partir de diverses sources d'énergie, qui peuvent être renouvelables ou non. Le réseau de canalisations achemine ensuite cette chaleur sous forme de vapeur ou d'eau chaude vers les structures raccordées. Enfin, les sous-stations d’échange sont responsables de la distribution de la chaleur dans les immeubles, que ce soit pour le chauffage ou l'eau chaude sanitaire. Ainsi, le fonctionnement du réseau de chaleur est un processus interconnecté qui vise à utiliser efficacement l'énergie produite pour répondre aux besoins thermiques des bâtiments urbains.
Carte des réseaux de chaleur de France Chaleur Urbaine
Découvrez également notre article sur la carte des réseaux, avec des pages dédiées aux villes principales françaises.
Qu'est-ce qu'un réseau de chaleur vertueux ?
Un réseau de chaleur ou de froid dit vertueux signifie que les sources de chaleur du réseau sont majoritairement des énergies renouvelables (hydraulique, éolienne, solaire, biomasse, géothermie profonde) ou des énergies de récupération de la chaleur fatale. Le réseau de chaleur vertueux contribue à la transition énergétique, à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et à la lutte contre le changement climatique.
L’INFO HELLIO :
Le biométhane est un gaz renouvelable produit à partir de déchets issus de l'industrie agro-alimentaire, de la restauration collective ou encore de déchets agricoles et ménagers.
Selon l'enquête de 2023 de la FEDENE (Fédération des services énergie environnement), ces réseaux de chaleur vertueux sont en moyenne alimentés à :
- 30,3 % par du gaz naturel, notamment utilisé pendant les heures de pointe ;
- 30 % par de la chaleur fatale - UVE (Unité de valorisation énergétique), c'est-à-dire les unités d'incinération des déchets ;
- 25,5 % avec de la biomasse ;
- 5,4 % en énergie géothermique ;
- 1,9 % avec du charbon ;
- 1,7 % en GOB (Garantie d’Origine Biométhane) ;
- 1,1 % par de la chaleur fatale industrielle ;
- 0,7 % par du fioul ;
- 0,7 % par d'autres énergies fossiles.
Les réseaux de chaleur biomasse ou bois
Certains chauffages urbains ont recours - en partie - à la biomasse pour produire de la chaleur, c'est-à-dire 68 % des réseaux de chaleur français, d'après l’enquête Fedene/SNCU publiée en 2020 (reseaux-chaleur.cerema). Par exemple, en France, les communes Villeny ou Yutz bénéficient d'un réseau de chaleur biomasse, issue de plaquettes forestières.
La biomasse est une énergie renouvelable qui regroupe les matières organiques, animales ou végétales. Pour générer de la chaleur, la biomasse provient en grande partie du bois. Cette ressource provient de la sylviculture, de l’industrie du bois ou des déchets.
Qu'est-ce qu'un réseau de chaleur classé ?
Les lois Énergie Climat du 8 novembre 2019 et Climat et résilience du 22 août 2021 ont mis en place le classement automatique des chauffages urbains. Pour qu'un chauffage urbain soit classé, trois critères sont nécessaires :
- Taux d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) doit être supérieur à 50 % (réseau de chaleur vertueux) ;
- Comptage de la chaleur livrée ;
- Stabilité financière assurée.
LE CHIFFRE HELLIO : 986
C’est le nombre de réseaux de chaleur que la France comptait en 2023, d’après l'enquête de la FEDENE. Près de 49 000 bâtiments y sont rattachés. En outre, 592 réseaux de chaleur et de froid sont classés et listés dans l’arrêté du 22 décembre 2023.
Les travaux pour le raccordement
L’ASTUCE HELLIO :
Vous pouvez vérifier l’éligibilité d’un bâtiment au raccordement à un réseau de chaleur sur la plateforme France Chaleur Urbaine.
L’ampleur des travaux de raccordement dépend directement de la distance du bâtiment par rapport au réseau. Il faut également prendre en compte le mode de chauffage actuel. Par exemple, si le local est chauffé à l’électrique, il faudra en plus de la création du réseau prévoir l’installation de nouveaux dispositifs de chauffage pour diffuser le fluide caloporteur, chauffé par des énergies renouvelables et/ou de récupération.
Pour raccorder un bâtiment à un réseau de chauffage urbain, il faut installer un point de livraison (PDL ou PRM sur un compteur Linky). Il s’agit d’un local technique qui accueille l’eau générée par la centrale de production. Depuis ce local, l’eau est ensuite acheminée dans les radiateurs ou dans le plancher chauffant de l'immeuble.
Combien coûtent les travaux de raccordement ?
Le coût du raccordement au réseau de chaleur est un investissement important. Son prix varie en fonction des travaux à effectuer. Le budget sera beaucoup plus conséquent s’il faut installer un réseau de distribution en partant de zéro. Globalement, le montant total se divise en trois grands postes :
- La fabrication et l’installation des canalisations (34 %),
- Les prestations de génie civil (28 %),
- La création des sous-stations (16 %).
Selon le Cerema, le budget moyen d’un tel projet est de 2 millions d’euros.
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Réseau de chaleur : les aides disponibles
Il existe plusieurs aides mobilisables pour le chauffage urbain, aussi bien pour les copropriétés que pour les propriétaires à titre individuel ou les professionnels.
Les aides pour les entreprises et collectivités locales
Pour les entreprises tertiaires et les collectivités publiques, l’État propose depuis le 1er septembre 2022 le Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires. Cette aide entre dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie (CEE) et s’adresse aux propriétaires ou gestionnaires de bâtiments achevés depuis plus de 2 ans, qui n’ont jamais fait l’objet d’un raccordement et qui abandonnent un système de chauffage au charbon, gaz ou fioul autre qu’à condensation. Pour être éligible, le chauffage urbain doit être majoritairement alimenté par des énergies renouvelables et de récupération de chaleur (réseau de chaleur vertueux).
Le montant du Coup de pouce Chauffage est variable selon la surface chauffée, et peut atteindre 100 % du prix des travaux (selon les cas). Hellio peut vous aider dans vos démarches pour obtenir votre financement.
Une entreprise ou une collectivité peut aussi solliciter le Fonds Chaleur pour la création de réseaux de chaleur ou de froid. Le montant de l’aide dépend de la puissance de l’installation. Il peut s’agir d’une aide forfaitaire ou d’un montant calculé après une analyse économique détaillée. Pour obtenir l'aide du Fonds chaleur, les travaux de raccordement doivent obligatoirement être menés par une entreprise RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Lire aussi : l'édition 2024 de l'appel à projets "Chaleur et froid renouvelables” de l'Ademe et l'Île-de-France
Les aides pour les copropriétés
Les copropriétés peuvent aussi solliciter le Coup de pouce Chauffage des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires. Dans ce cas, le montant forfaitaire varie en fonction du nombre de logements.
En complément, MaPrimeRénov’ Copropriétés peut également financer le raccordement au réseau de chaleur, dans le cadre d’une rénovation globale permettant une amélioration énergétique de 35 % minimum. À condition que le réseau de chaleur soit alimenté à 50 % minimum d'EnR&R.
Enfin, le Fonds chaleur de l'Ademe peut également financer les copropriétés dans leur projet de raccordement.
Les aides individuelles
Le dispositif MaPrimeRénov’ est une aide qui finance des travaux d'efficacité énergétique. Le raccordement à un réseau de chaleur fait partie des travaux éligibles, en finançant jusqu’à 1 200 € par foyer, et en couvrant les équipements suivants :
- Branchement privatif composé de tuyaux et de vannes qui permet de raccorder le réseau de chaleur ou de froid au poste de livraison de l'immeuble ;
- Poste de livraison ou sous-station qui constitue l'échangeur entre le réseau de chaleur ou de froid et l'immeuble ;
- Matériels nécessaires à l'équilibrage et à la mesure de la chaleur ou du froid qui visent à opérer une répartition correcte de celle-ci. Ces matériels peuvent être installés, selon le cas, avec le poste de livraison, dans les parties communes de l'immeuble collectif ou dans le logement.
Cette prime peut également financer un bouquet de travaux (appelé aussi rénovation d'ampleur), par exemple en regroupant des travaux d'isolation thermique ou de ventilation du bâtiment avec le raccordement à un réseau.
Source : arrêté du 17 novembre 2020
Enfin, les particuliers peuvent aussi solliciter le Coup de pouce Chauffage individuel. Cette prime atteint 700 € pour les ménages modestes et 450 € pour les autres, pour remplacer une chaudière par un raccordement à un réseau de chaleur.
Les réseaux de chaleur, une mode de chauffage décarboné et économique
Pourquoi choisir le réseau de chaleur ?
Les chauffages urbains représentent une solution d’avenir aussi bien pour le secteur résidentiel que pour les bâtiments tertiaires. Leur déploiement est largement encouragé par le gouvernement — d’autant plus que le secteur tertiaire représente 15 % des consommations d’énergie finale en France selon l’Ademe — avec en priorité, les commerces et les bureaux. Ce système de chauffage offre en effet de nombreux avantages, mais il faut tout de même citer ses limites.
Les avantages des réseaux de chaleur
Avec le chauffage urbain, il est possible de produire une grande quantité d’énergie en masse pour alimenter plusieurs immeubles. Les utilisatrices et utilisateurs finaux peuvent ainsi profiter d’un mode de chauffage performant sans avoir d’équipement à installer et à entretenir.
Grâce à la récupération d’énergie ainsi qu’au recours massif aux énergies renouvelables et peu carbonées (biomasse, solaire thermique…), le chauffage urbain est une solution durable et rentable. Les systèmes de filtration contribuent également à réduire l’impact environnemental, en filtrant les particules fines.
Enfin, il faut aussi noter l’impact financier. Grâce à la production à grande échelle et à la mutualisation des investissements, le coût de l’énergie est bien plus attractif. Un véritable argument pour les entreprises du secteur tertiaire qui ont dans leurs charges des dépenses importantes liées à l’énergie. Être raccordé à un réseau de chaleur ou de froid permet donc de réduire ses consommations énergétiques. De plus, le développement des réseaux de chaleur améliore l'économie circulaire et locale et contribue à la compétitivité des territoires.
Pour résumer, le réseau de chaleur est une alternative écologique, simple, performante et économique. Elle apporte aussi plus de sécurité, en évitant de stocker des combustibles dans un bâtiment.
Les inconvénients
Pour le moment, les réseaux de chaleur présents sur le territoire ne sont pas suffisants pour alimenter tous les bâtiments. Notamment, certaines zones rurales sont exclues, puisqu’il est important que la concentration de population soit forte pour rentabiliser le projet.
Le raccordement d'un bâtiment à un réseau de chaleur est-il obligatoire ?
Les immeubles neufs — ou existants dans le cadre d’une grosse rénovation — ont l’obligation de se raccorder au chauffage urbain le plus proche lorsque ces trois conditions sont réunies :
- Si le réseau est alimenté au moins à 50 % par des énergies de récupération ou renouvelables,
- Si un comptage des quantités d’énergie livrées par point de livraison a été mis en place,
- Et si le projet est financièrement viable et amortissable.
Comment bénéficier du chauffage urbain ?
Après avoir vérifié l’éligibilité du bâtiment au chauffage urbain, vous pouvez trouver sur la carte Via Séva les coordonnées du gestionnaire pour demander le raccordement.
Une fois la demande effectuée, le gestionnaire de réseau prend contact avec l'entreprise ou la copropriété pour lui fournir une première estimation du coût des travaux et de l’énergie.
Télécharger la note d'informations : Pourquoi et comment accélérer le déploiement des réseaux de chaleur ?