Mobilité décarbonée : qu'est-ce que c'est et comment y parvenir ?

Rédigé par Marina Travert
Mis à jour le 05 nov. 2024
Temps de lecture : 6 min
mobilité décarbonée

Sommaire

La décarbonation de la mobilité apparaît comme un enjeu majeur pour lutter contre le dérèglement climatique. Alors, quelles sont les solutions et les moyens actuellement disponibles pour tendre vers une mobilité plus durable ? Dans cet article, Hellio fait le point sur la mobilité décarbonée.

À noter que dans cet article, nous nous intéressons surtout au transport des personnes. Pour autant, le transport des marchandises et matières premières constitue également un domaine incontournable de la transition énergétique.


Économies d’énergie : tous les secteurs sont concernés


Qu’est-ce que la mobilité décarbonée ?

ReductionGazaEffetdeSerreLa mobilité décarbonée désigne l’ensemble des modes de transports et des solutions permettant de se déplacer en produisant peu d’émissions de gaz à effet de serre (GES). L’absence totale d’émissions semble utopique, puisque l’ensemble des véhicules entraînent des rejets à au moins une étape de leur cycle de vie, que ce soit lors de leur production, leur acheminement ou leur utilisation par exemple.

De manière générale, la notion de décarbonation de la mobilité fait référence à :

  • La réduction de la consommation de carburants d’origine fossile (essence, diesel…) qui sont fortement émetteurs de dioxyde de carbone (l’un des principaux gaz à effet de serre) ;
  • L’usage d’alternatives aux véhicules thermiques (mobilités douces, transports en commun, autopartage…).

Quelques chiffres sur les transports

En France, le transport constitue la première source d’émissions de gaz à effet de serre : d’après le ministère de la Transition écologique, il représentait à lui seul 30 % des gaz à effet de serre émis en France sur l’année 2021, soit 126 millions de tonnes équivalent CO₂ (source : Chiffres clés des Transports 2023). À l’heure de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique, la décarbonation des transports se révèle donc incontournable.

picto chiffre HellioLE CHIFFRE HELLIO : 53 %

En 2021, les voitures particulières représentaient 53 % des émissions de gaz à effet de serre des transports intérieurs en France, loin devant les poids lourds (27 %) et les véhicules utilitaires légers (15 %). Source : ministère de la Transition écologique - Chiffres clés des transports 2023.

Cette pollution provient avant tout de la combustion des carburants, pour la plupart produits à partir de pétrole : essence, diesel, kérosène, GPL… Ces énergies alimentent des moteurs thermiques, permettant de créer une énergie mécanique qui fait tourner les roues.

Quels sont les enjeux de la décarbonation de la mobilité ?

S’ils sont surtout environnementaux, les enjeux de la décarbonation de la mobilité sont finalement multiples. La mobilité bas carbone est un également un levier pour :

  • Désengorger les axes routiers et améliorer la qualité de l’air : la pollution de l’air extérieur est responsable de 48 000 décès prématurés en France, chaque année (source : ministère de la Transition écologique).
  • Limiter la dépendance énergétique aux pays exportateurs de pétrole : le prix du baril de pétrole peut fluctuer en fonction du contexte géopolitique.
  • Encourager l’innovation et créer de l’emploi : le développement de solutions en faveur de la mobilité durable favorise la création de nouveaux emplois dans le secteur du transport.

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Comment décarboner la mobilité ?

Plusieurs solutions permettent de réaliser des économies d’énergie dans le secteur des transports et de tendre vers une mobilité décarbonée, parmi lesquelles :

  • La mobilité active ;
  • Les transports en commun ;
  • Les mobilités partagées ;
  • Les véhicules électriques ;
  • La conception de véhicules moins lourds.

Encourager la mobilité active

bulle-femme-velo-coucher-soleil-natureLes mobilités actives — à savoir la marche, le vélo, la trottinette... — constituent de réelles solutions pour viser une mobilité bas carbone. Ce sont évidemment les options les plus durables et les moins émettrices de GES, puisque l’on puise dans nos propres calories pour produire de l’énergie mécanique, sans aucune combustion d’énergie fossile. Les versions électriques des vélos et trottinettes ont un impact plus élevé.

Si leur déploiement implique certains aménagements du territoire (pistes cyclables, rues piétonnes, élargissement des trottoirs…), ces modes de déplacement permettent également de répondre à un enjeu de santé publique : elles constituent une forme d’activité physique.

Soutenir les transports en commun

picto astuce HellioL’ASTUCE HELLIO :

L’outil Impact CO₂, mis en place par l’Ademe (Agence de transition écologique), permet de comparer les émissions induites sur un trajet, en fonction du mode de transport utilisé (avion, train, voiture…).

Les transports en commun (métro, bus, train…) jouent un rôle majeur dans la mobilité décarbonée, notamment sur les trajets domicile-travail. Ils permettent de réduire la dépendance à la voiture individuelle, première source d’émissions de GES du secteur du transport. Des investissements sont alors nécessaires pour construire de nouveaux réseaux et moderniser les infrastructures existantes. Pour les longues distances, le train est la solution la plus bas carbone : il est 8 fois moins polluant que la voiture et 14 fois moins que l’avion (source : Ademe).

Favoriser les mobilités partagées

picto info HellioL’INFO HELLIO :

Le télétravail apparaît aussi comme une opportunité de limiter les émissions de gaz à effet de serre : il représente environ 3 300 tonnes de CO₂ évitées aux heures de pointe un jour de semaine (source : Ademe).

La notion de « mobilité partagée » rassemble les solutions de déplacement permettant de lutter contre l’autosolisme, à savoir le fait de circuler seul à bord de son véhicule, particulièrement sur les trajets domicile-travail. Au-delà des conséquences environnementales, cette pratique favorise les embouteillages ; en optant pour le partage, le gain d’espace engendré sur les routes s’avère énorme.

Parmi les systèmes les plus connus : le covoiturage. Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre, cette solution permet de partager les frais de transport et de voyager de façon conviviale. L’autopartage, à savoir le fait de mettre à disposition un véhicule au profit d’autres usagers, est également une solution de mobilité partagée.

À noter que le covoiturage est particulièrement encouragé par l'État en 2023. En effet, une nouvelle prime Coup de pouce Covoiturage a vu le jour.

Privilégier les véhicules électriques aux véhicules thermiques

vehicule-electriqueLa voiture électrique peut aussi constituer une solution permettant de décarboner les transports. Sur l’ensemble de sa durée de vie, son impact carbone est « 2 à 3 fois inférieur à celui d’un modèle similaire électrique » selon l’Ademe.

Les véhicules électriques et hybrides séduisent de plus en plus de particuliers, mais aussi d’entreprises qui renouvellent leur flotte de véhicules.

Il convient néanmoins de préciser que :

  • Son usage permet de compenser les fortes émissions induites par sa fabrication et celle de sa batterie, à condition que cette dernière soit de capacité raisonnable ;
  • Cela n’est valable que si la production d’électricité est elle-même décarbonée : c’est globalement le cas en France où 87,3 % de la production électrique est décarbonée, reposant sur le nucléaire et les énergies renouvelables (source : Bilan RTE 2022). En revanche, dans le monde, le charbon reste en tête des sources d’électricité.

bulle-recharge-main-voiture-electriqueHellio vous accompagne dans l'installation de bornes de recharge pour voiture électrique :

Concevoir des véhicules moins lourds

Parmi les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat figurait la prise en compte du poids du véhicule pour renforcer le malus des véhicules polluants. En effet, si les évolutions technologiques ont permis de créer des véhicules de moins en moins énergivores, ils se révèlent aujourd’hui de plus en plus lourds. Or, le poids du véhicule a un impact majeur sur sa consommation d’énergie, sans parler des matériaux supplémentaires nécessaires à sa fabrication. Réduire la masse des véhicules (notamment ceux fonctionnant à l’électricité) apparaît donc également comme un défi à relever pour tendre vers une mobilité bas carbone.

Transport de marchandises : l’avenir aux solutions intermodales ?

semi-remorque-transportsLe transport intermodal, ou « multimodal », désigne l’usage de plusieurs modes au cours d’un même trajet. Par exemple, un conteneur peut être déplacé par rail puis sur une barge fluviale. On parle alors de transport combiné, qui vise à diminuer le trafic routier.

Il s’agit d’un choix plus économique et respectueux de l’environnement, encouragé par l’État notamment par le biais d’incitations financières. Exemple : la prime des Certificats d’économies d’énergie (CEE).


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Sobriété énergétique : repenser la manière de se déplacer

L’avènement de l’aviation, la profusion de l’énergie et la hausse du pouvoir d’achat ont amené des millions de personnes à voyager à travers le monde, pour des raisons professionnelles mais aussi pour le loisir. S’endormir en France et se réveiller sur un autre continent représente une habitude pour certains.

Picto_Courbe_Graphique_BaisseLa problématique environnementale pousse aujourd’hui à réfléchir à nos comportements. Comme expliqué dans la partie précédente, de nombreuses solutions existent pour se déplacer mieux. Mais ces alternatives ne doivent pas faire oublier l’autre versant : se déplacer moins. Moins souvent, moins loin, moins rapidement.

La réduction des trajets implique une prise de conscience vis-à-vis de leurs dégâts, et demande des efforts d’organisation. Mais il s’agit d’une nécessité, combinée au développement de transports durables, pour s’assurer un avenir supportable et limiter le changement climatique.


Mobilité bas carbone : quelles sont les initiatives de l’État ?

Pour décarboner ses transports, la France s’est dotée de nouveaux textes réglementaires. Ainsi, la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019 apparaît comme un levier pour viser la neutralité carbone à l’horizon 2050 (Stratégie Nationale Bas Carbone), avec notamment :

  • Un objectif de baisse des émissions de CO₂ de 37,5 % en 2030 ;
  • L’interdiction de la vente de voitures utilisant des énergies fossiles carbonées d'ici à 2040.

Pour accompagner ce changement profond de la mobilité, l’État a également mis en place des incitations qui prennent différentes formes, telles que :

  • Les programmes CEE : certains programmes issus du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie sont en faveur de l’éco-mobilité.
  • Les opérations standardisées CEE, secteur Transport.
  • Le bonus écologique : cette aide à l’achat ou à la location favorise les véhicules neufs ou d’occasion dont les émissions de CO₂ sont réduites.

symbole-euros-picto-bleuEnfin, en début d’année 2023, la Première ministre Elisabeth Borne a présenté un « plan d’avenir pour les transports », sur la base du rapport du Conseil d’orientation des infrastructures. Parmi les mesures annoncées, un investissement de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire, d’ici 2040.


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Tags associés : Conseils, Transport

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Cet article a été rédigé par Marina Travert,

Rédactrice spécialisée en énergie et en rénovation énergétique

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