Les transports figurent parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Alors que la France s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, la poursuite de cet objectif passe impérativement par la décarbonation du secteur. Quelles sont les pistes à suivre pour réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports ? Comment mener à bien ces stratégies ? Des aides financières sont-elles accessibles aux acteurs de la filière pour faciliter cette transition ? Hellio fait le point sur la question.
Un projet d'optimisation énergétique pour votre entreprise de transport ?
Les transports : un enjeu majeur de la transition énergétique
La transition énergétique est un processus visant le délaissement progressif des énergies fossiles polluantes au profit de sources d’énergie alternatives, renouvelables et respectueuses de l'environnement. Une démarche devenue prioritaire pour les autorités, compte tenu des problématiques environnementales qui marquent notre époque.
Comptant parmi les principaux consommateurs d’énergies fossiles, le secteur des transports est un enjeu majeur dans cette lutte pour la transition énergétique.
La transition énergétique dans les transports : où en est-on ?
Après une baisse historique en 2020 du fait de la crise sanitaire, les émissions de gaz à effet de serre sont reparties de plus belle en 2021, avec un bond de + 11,5 % par rapport à l'année précédente. Cette augmentation spectaculaire – mais logique, vu le contexte – correspondait en fait à un certain progrès : après la parenthèse Covid : les émissions de GES n’avaient pas retrouvé leur niveau de 2019 (source : Chiffres clés des transports - édition 2023).
Toutefois, cette amélioration est relative, et loin d’être suffisante. Le secteur des transports reste aujourd’hui le premier contributeur aux émissions de GES de la France (30 %). Les transports routiers, notamment, continuent d’être extrêmement polluants.
CO2 : le transport routier dans le viseur
L’INFO HELLIO
Les automobiles personnelles sont parmi les principaux pollueurs en Europe. Mais le développement croissant du covoiturage (taux moyen de 1,6 personne par voiture en 2018), ainsi que l’augmentation du recours aux transports publics, au vélo ou à la marche contribuent à réduire sensiblement les émissions de CO2 de ce type de véhicule.
Selon l’Agence européenne pour l’environnement, près des trois quarts des émissions de dioxyde de carbone liées aux transports sont occasionnés par les véhicules routiers (viennent ensuite les secteurs maritime et aérien).
Dans le détail, 60,6 % des émissions de GES causées par ce mode de déplacement sont dues aux voitures. Les camions lourds, quant à eux, en génèrent 27,1 %.
Transports : les carburants pétroliers toujours majoritaires
Selon le Service des données et études statistiques (SDES), en 2021, les carburants pétroliers constituaient l’immense majorité (97,4 %) de l’énergie consommée dans le secteur des transports.
Ils étaient principalement destinés au transport routier, qui représente plus de la moitié (55,3 %) du pétrole consommé par l’ensemble des transports.
La consommation d’électricité, quant à elle, ne représente pour l’heure que 1,9 % de la consommation d’énergie dans le secteur.
Pourquoi la transition énergétique dans les transports est-elle une priorité ?
Principal pourvoyeur de gaz à effet de serre, gros consommateur d’énergies fossiles, le secteur des transports constitue une préoccupation majeure dans le cadre de la transition énergétique. C’est là que le plus gros du travail est à abattre, et que le gain potentiel est le plus important.
Dans cette perspective, la décarbonation des transports, et plus particulièrement du transport routier, est une priorité.
Une démarche qui, outre ses vertus écologiques, peut entraîner de nombreux effets bénéfiques :
- Qui dit décarbonation dit réduction de la consommation d’énergie et des matières premières utilisées. Ce qui est, à terme, synonyme d’économies.
- Mener la transition énergétique dans le secteur des transports permet de limiter la dépendance énergétique vis-à-vis des pays exportateurs de pétrole.
- La transition énergétique est l’opportunité d’encourager l’innovation et de créer des emplois (conception, construction, maintenance de modes de transport alternatifs).
LE CHIFFRE HELLIO : + 40 %
Selon le CNRS, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de plus de 40 % depuis le début de la période industrielle. Des augmentations de gaz à effet de serre qui engendrent, mécaniquement, le réchauffement climatique.
Comment accélérer la transition énergétique dans les transports ?
Renforcer l’efficacité énergétique, s’engager en faveur de la sobriété et optimiser l’organisation du territoire de façon à limiter le recours aux véhicules polluants sont trois piliers sur lesquels s’appuyer pour accélérer la transition écologique.
Quelles solutions pour une meilleure efficacité énergétique dans le secteur des transports ?
L’efficacité énergétique désigne l’ensemble des solutions techniques ou logistiques qui permettent de réduire la consommation d’énergie d’un système, tout en obtenant une qualité de fonctionnement identique ou supérieure.
Se tourner vers l’électrique
Depuis des dizaines d'années, les trains roulent à l'électrique. De façon plus récente, cette énergie se répand pour des véhicules routiers : voitures, autocars, navettes... Une démocratisation encouragée par le gouvernement, qui y voit un bon moyen de sortir de l’ère du pétrole. Avec un fonctionnement beaucoup moins polluant que leurs homologues thermiques, les moteurs électriques permettent d’obtenir des performances similaires.
Les fabricants de poids lourds, eux aussi, innovent en ce sens. Certains développent actuellement des camions électriques offrant une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres.
Des moteurs qui consomment moins
L’émergence de nouvelles alternatives, telles que des moteurs à hydrogène moins émetteurs de CO2, peut favoriser la décarbonation des camions, des bateaux et des avions.
Une technologie innovante, qui nécessite peu d’ajustements technologiques, et dont les prix sont relativement abordables.
Des entreprises comme Renault Trucks se sont lancées dans le développement de moteurs à hydrogène à destination des poids lourds, tandis qu’Airbus a de son côté annoncé le lancement de l’avion à hydrogène pour 2035.
Des véhicules plus légers
Le poids des véhicules a un impact majeur sur leur consommation d’énergie. De surcroît, plus un véhicule est lourd, plus sa fabrication nécessite de matériaux… donc plus son coût est élevé.
Pour favoriser l’efficacité énergétique, il peut donc être particulièrement intéressant de réduire la masse des véhicules.
De meilleurs taux d’occupation des camions, bateaux et avions
L’efficacité énergétique dépend aussi du taux d’occupation ou du remplissage des différents moyens de transport choisis. Le but ? Optimiser la consommation d’énergie réalisée en déplaçant, grâce à elle, un maximum de marchandises ou de personnes.
L’acheminement par voie maritime de colis partiellement vides génère par exemple 122 millions de tonnes de CO2 par an (source : CGI France).
Il est donc primordial de viser un meilleur taux d’occupation des véhicules de transport.
Privilégier le transport multimodal
L’INFO HELLIO
Sur de longues distances, le train est la solution la plus « bas carbone ». Ce moyen de transport est 8 fois moins polluant que la voiture, et 14 fois moins que l’avion (Source : Ademe).
Le transport multimodal (ou « intermodal ») combine plusieurs modes de transport pour parcourir un itinéraire. Par exemple, un conteneur peut voyager via le système ferroviaire, puis sur une barge fluviale.
Le transport multimodal est une option qui permet de réduire le trafic routier. C’est un choix respectueux de l’environnement, mais aussi générateur d’économies pour les entreprises.
À la recherche de solutions d’optimisation énergétique ?
Œuvrer pour la sobriété énergétique
La sobriété énergétique est un terme qui désigne la réduction volontaire et organisée de la consommation d’énergie.
L’objectif de la démarche est de réduire la demande, et donc la pression, sur les ressources énergétiques.
Si l’évolution de la technologie et des techniques est une alliée de taille dans la lutte pour la sobriété énergétique, elle ne peut pas suffire à réduire les émissions de gaz à effet de serre. La remise en cause des comportements de chacun et chacune, et des différents modes de travail ou de consommation est tout aussi essentielle pour atteindre les objectifs climatiques fixés au niveau européen et national.
La sobriété énergétique est avant tout la manifestation d’une volonté d’adopter des pratiques plus responsables.
Quelles solutions et bonnes pratiques pour viser la sobriété énergétique ?
Réduire son empreinte carbone, c’est à la fois repenser les déplacements et les comportements.
Certaines entreprises se sont engagées sur cette voie, avec des initiatives telles que :
- L’encouragement du télétravail,
- L’utilisation, au maximum, de la lumière naturelle dans les bureaux,
- La limitation de la production de données.
En octobre 2022, France Logistique a proposé une série de recommandations concrètes à destination des professionnels du transport, pour contribuer au plan national de sobriété énergétique.
L’ASTUCE HELLIO
Les entreprises de la filière ont la possibilité de financer différentes actions en faveur de la transition énergétique grâce à la prime CEE transport. Grâce à ce dispositif d’aide, les entreprises du secteur peuvent notamment bénéficier d’un financement allant jusqu’à 100 % pour l’achat de certains moyens de transport et d’équipements.
Parmi les recommandations de l’organisation :
- Désigner une ambassadrice ou un ambassadeur dédié au plan de sobriété énergétique dans chaque entreprise.
- Favoriser les déplacements domicile-travail « propres » des salariées et salariés.
- Sensibiliser les membres du personnel aux écogestes.
- Généraliser l’usage des LED dans l’éclairage des bâtiments.
- Développer la capacité de l’immobilier à être producteur d’énergie, et encourager l’autoconsommation.
- Pour le transport routier : proposer davantage de formations à l’éco-conduite, s’assurer de l’entretien optimal des véhicules lourds.
L’organisation du territoire : un autre levier d’optimisation de la transition énergétique des transports
L'aménagement du territoire joue également un rôle essentiel dans la réussite de la transition énergétique des transports. L'objectif ? Réduire la dépendance aux véhicules motorisés individuels. Ce qui implique notamment de limiter l'expansion spatiale des villes et de se concentrer sur l'amélioration de l'accessibilité aux transports en commun pour tous.
Une planification urbaine efficace, qui privilégie les zones denses intégrant services, commerces et bureaux à proximité des logements, peut significativement diminuer la nécessité de se déplacer en voiture. En outre, l'optimisation des réseaux de transports en commun et une répartition équitable de leurs points d'accès à travers les différentes zones résidentielles encouragent une plus grande utilisation de ces modes de déplacement plus durables. Enfin, l'aménagement d'espaces verts et de voies dédiées à la mobilité douce (vélo, marche, etc.), stratégiquement positionnés, incite davantage les citadins à opter pour des moyens de transport moins polluants.
En mettant l'accent sur l'accessibilité aux modes de déplacement non polluants et en intégrant les préoccupations environnementales dans la planification urbaine, il devient possible de forger des environnements urbains plus sains, durables, et résilients, capables de relever les défis imposés par le changement climatique.
Aide à la transition énergétique dans les transports : le dispositif CEE
Le dispositif des CEE (certificats d’économies d’énergie) est un système d’aide financière pour les investissements favorisant les économies d’énergie et la diminution de l’empreinte carbone.
Que ce soit dans le domaine du transport fluvial, routier ou intermodal, les opérations peuvent être éligibles aux primes CEE. Par exemple, le dispositif peut contribuer à financer :
- La modernisation d’un parc de véhicules ou de bateaux,
- La formation de chauffeurs et chauffeuses à la conduite économe,
- Un wagon d’autoroute ferroviaire pour les transports multimodaux.
Depuis 2020, seuls 3,1 % des CEE ont été émis pour des opérations d’économie d'énergie dans le secteur des transports.
Hellio accompagne les transporteurs dans leur transition