Les 40 propositions à impact Hellio sur la maîtrise de l'énergie #14 Podcast

Émission : Comprendre la transition énergétique - Podcast #14

Fort de ses 14 ans d’expérience dans l’efficacité énergétique, Hellio publie un document complet de 40 propositions à impact sur la maîtrise de l’énergie. Des solutions concrètes et clés en main, destinées aux décideurs politiques, personnels des administrations et équipes de campagne, qui couvrent l’ensemble des problématiques liées à la réduction de la consommation énergétique.

Marina Offel, responsable des affaires publiques et juridiques du groupe Hellio détaille les 6 grands thèmes regroupant ces 40 propositions, fruits de ses remontées et expériences terrain au quotidien, dont l’économie circulaire, la formation professionnelle aux métiers de la rénovation énergétique, l’opérateur ensemblier ou encore la législation européenne en la matière.

Les 40 propositions à impact du groupe Hellio sur la maîtrise de l'énergie, de quoi s’agit-il ?

Les 40 propositions à impact sont le fruit de plusieurs mois de travail du groupe Hellio. Il s’agit d’un document qui regroupe, comme son nom l’indique, 40 propositions à impact sur la maîtrise de l'énergie. Le document est disponible en ligne sur le site ou en version print. Il récapitule les solutions que le groupe

Hellio et nos équipes ont recensées au cours de nos réflexions sur notre métier au quotidien qui est d'accompagner tous les secteurs dans la maîtrise de leur consommation d'énergie. Très concrètement, ces solutions viennent de nos expériences du terrain, de nos échanges avec nos interlocuteurs, avec nos partenaires de travaux, les distributeurs, les ménages, les copropriétés, nos clients. Ces 40 propositions sont également issues de nos difficultés rencontrées avec la réglementation qui est plutôt instable, de nos relations avec les administrations, mais également de nos solutions collectées depuis plus de quatre ans.

Retrouvez les 40 propositions à impact sur la maîtrise de l'énergie

Hellio met son expérience de la maîtrise de l’énergie au service de ces 40 propositions, concrètement, quels sont les sujets et les thèmes abordés ?

Déjà, ces 40 propositions sont clés en main, c’est-à-dire qu’elles sont concrètes et très peu difficiles à envisager ou à mettre en application. Elles sont divisées en six grands thèmes : le premier porte sur les économies d'énergie réelles, non estimées, comment essayer de les booster et de les maximiser.

Le deuxième thème décline des propositions spécifiques selon le secteur d'activité : une proposition pour le transport, une autre pour le résidentiel et une dernière pour l'industrie.

Le troisième thème est consacré à la lutte contre la précarité énergétique : nous avons élaboré les solutions de ce troisième thème avec STOP exclusion énergétique, collectif aujourd'hui reconnu qui accompagne les ménages très précaires à sortir de leur situation.

Le quatrième thème traite de toutes les propositions consacrées aux relations entre les entreprises et les nombreuses administrations qui dirigent et régissent nos secteurs d'activité. Il est important, à mon avis, de proposer des façons plus fluides, plus courtes de travailler avec les administrations sur ce secteur.

La cinquième thématique est consacrée à la formation professionnelle car ce sera un véritable enjeu pour le prochain gouvernement de massifier la formation du secteur de la rénovation énergétique. Il nous faut plus d’artisans, plus d'auditeurs chantiers, plus de métiers autour de la rénovation énergétique pour réaliser nos objectifs.

Enfin, le sixième et dernier thème, au cœur de l'actualité aujourd'hui, porte sur des propositions dédiées à l'Europe.

Ces six thèmes, selon nous, nous permettent de couvrir tout le spectre du secteur de la rénovation énergétique.

Avec ce sixième thème sur l'Europe, vous touchez un sujet sensible dans le contexte actuel ?

Oui en effet. L'Europe est “championne du monde” de la réglementation sur la lutte contre le changement climatique. C’est une réglementation sophistiquée qui impose des objectifs ambitieux aux États membres avec des énergies renouvelables, des économies d'énergies etc. En revanche, à mon sens et c'est une idée partagée aujourd'hui, on ne va pas assez loin. On a beaucoup d'actes qui ne sont pas suivis d'effets. Et aujourd'hui, je pense que l'Europe avec la crise ukrainienne, voit vraiment l'intérêt de prioriser les économies d'énergie de manière beaucoup plus concrète qu'elle ne l'a fait depuis vingt ans.

Ça se concrétise avec des objectifs plus ambitieux certes, mais aussi avec plus de financements disponibles, également avec une réglementation plus encourageante pour les entreprises et pour les particuliers qui souhaitent s'engager dans des travaux permettant de baisser leur consommation, et donc d'être moins dépendants de l'énergie étrangère.

Quel sont les objectifs et la mission de ces 40 propositions de Hellio ?

Clairement, l'objectif de ce document a été et est d'être diffusé auprès des décideurs politiques. Je pense aux parlementaires très positionnés sur le sujet pour faire avancer le secteur, également les personnels des administrations, les personnes travaillant au ministère, mais enfin bien sûr, il a été diffusé auprès des équipes de campagne qui aujourd'hui recensent les propositions pour pouvoir construire leur feuille de route pour les élections présidentielles.

Toutes ces personnes recevront ou ont déjà reçu le document en main propre ou par mail, et en ce moment, nous organisons plusieurs échanges et rendez-vous pour expliciter nos propositions à ces personnes.

Parmi ces six thématiques, il y a l’économie circulaire ?

Oui, l’une des propositions phares de ce document concerne l'économie circulaire. L'économie circulaire, c'est toute cette démarche où l’on va favoriser l’utilisation des matériaux locaux, recourir à des entreprises locales et privilégier la réutilisation des matériaux, la récupération, le recyclage. Aujourd'hui, pour le secteur de la rénovation énergétique, on dissocie beaucoup trop les travaux de l'économie circulaire de la provenance de ces matériaux. Donc, on a fait une proposition à trois niveaux : on aimerait que les régions augmentent les aides financières pour privilégier l’utilisation de matériaux fabriqués dans leur région ou pour favoriser les entreprises locales qui travaillent sur leur territoire. Ce seraient des aides financières données par les régions.

Au niveau de l'État, il y a également une proposition pour accompagner les entreprises de travaux qui souhaitent proposer des matériaux réutilisés, investir dans des machines pour les exploiter et développer un savoir-faire spécifique à ces matériaux. On pense aussi que l'État devrait avoir un programme de formation ou d'accompagnement à l'investissement. Le troisième degré de ces propositions sur l'économie circulaire concerne l'Europe. L'Europe, à notre sens, devrait être beaucoup plus contraignante sur la provenance des matériaux qu'elle utilise sur son sol et devrait conditionner, ou en tout cas mieux financer les personnes qui font le choix de matériaux et d’équipements européens, d’entreprises européennes. Cela s'appelle du protectionnisme, mais c’est également une résilience par rapport au contexte étranger.

La deuxième thématique porte sur la formation professionnelle ?

Oui, ce deuxième exemple est sur la formation professionnelle. C'est une vraie problématique que les professionnels du secteur mettent en avant depuis plusieurs années. Nous avons de plus en plus de difficultés à recruter. Donc, si on a des difficultés à recruter, on va avoir beaucoup de mal à atteindre nos objectifs et à accompagner la croissance qui impacte notre secteur pourtant de manière très positive.

Chez Hellio, nous avions pris les devants en essayant de former autant que possible dans des écoles un peu partout en France, à l’école Des Mines par exemple. On forme des personnes en reconversion ou des jeunes aux métiers de la rénovation énergétique, qui sont des nouveaux métiers, en évolution permanente. Nous pensons que le prochain gouvernement doit s'atteler à cette question : accompagner le développement de ces écoles, mettre en avant des écoles plus disruptives avec une formation digitale ou en e-learning par exemple pour s’adapter aux nouveaux usages.

Et la troisième thématique ?

La troisième proposition, qui est celle dont on parle le plus avec les décideurs ayant le document, c'est de défendre le modèle de l'opérateur ensemblier dans les travaux de rénovation énergétique. Il s'agit tout simplement de favoriser le fait que, lorsque l’on veut faire des travaux de rénovation énergétique, on ait face à nous un interlocuteur unique. Un acteur contrôlé et agréé par l'État qui s'occupe de tout : de l'audit énergétique de votre logement, d'aller chercher les entreprises de travaux, de récupérer toutes les aides financières, voire de solliciter les banques, et surtout d'être responsable juridiquement de l'impact de ces travaux.

C'est très important pour nous chez Hellio : on sait que ce modèle fonctionne puisqu’il est un peu inspiré du nôtre. On sait que lorsque l’on va voir des ménages, ils sont rassurés d’avoir affaire à un interlocuteur unique qui s'occupe de tout. Cela les pousse à s'engager davantage dans les travaux. C'est une vraie solution à la massification de la rénovation énergétique dont on a besoin pour atteindre nos objectifs.

Ces 40 propositions sont en quelque sorte un cahier des charges, un document de réflexion très poussé pour la politique française sur le logement, sur “habiter demain”, sur la rénovation énergétique ?

Oui, c'est vrai que le fond du débat présidentiel n'est pas tout à fait à la hauteur de ce que tout le monde attend du fait du contexte et de la conjoncture actuelle. Mais ce document a été pensé comme une feuille de route mettant en exergue les problématiques globales de notre secteur et des solutions concrètes, plutôt “faciles à appliquer”, clés en main et qui proviennent du terrain. Vraiment, pour le coup, il n'y a pas plus concret ! Et effectivement, on aimerait que cette feuille de route, ces 40 propositions à impact du groupe Hellio sur la maîtrise de l'énergie soit en tout cas débattue, contredite ou contre argumentée par le futur locataire de l'Élysée.

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