Pour faire face à la crise du Covid-19 et aux impacts sur l’économie du confinement, le gouvernement s’est trouvé dans l’obligation de mettre en place des mesures de soutien inédites. Dans ce contexte, le 3 septembre 2020 a été présenté un plan de relance mobilisant 100 milliards d’euros sur 2 ans avec pour ambition une refonte économique, sociale et écologique. Un an plus tard, Hellio, acteur de la maîtrise de l’énergie, fait le bilan et souligne la priorité effective donnée au secteur de la rénovation énergétique des bâtiments.
Le succès de certaines mesures augure des financements supplémentaires
Dix mois après son lancement, face aux organisations patronales, aux parlementaires et ministres de l’Économie, du Travail et de la Transition écologique, le Premier ministre a présidé, lundi 19 juillet 2021, le 3ème comité national de suivi de France Relance. Alors que le Président Emmanuel Macron prépare la suite avec un nouveau plan d’investissements, un premier bilan a été dressé :
- Sur les 100 milliards d’euros, 40 milliards ont soit déjà été engagés, soit budgétés dans les différentes lois de finances. Plus de 30 milliards sur les 100 milliards étaient consacrés aux déploiement de mesures en faveur de la transition énergétique. 18,4 milliards d’euros auraient déjà été engagés dans le budget de l’État pour 2021, le reste étant programmé mais, dépendant d’appels à projets encore en cours, ne sera dépensé que dans le courant de l’année 2022. Les trois quarts des montants du plan de relance relevant de la transition énergétique seraient ainsi engagés.
- Une accélération de son déploiement et une meilleure accessibilité des financements jugés nécessaires.
- Une montée en puissance de certaines mesures et de leurs appels à projets ont justifié la réallocation de 5 milliards sur le total des 100 milliards prévus.
La rénovation énergétique est l’un des exemples de ce succès !
« Nous en étions convaincus : le secteur de la rénovation énergétique avait un potentiel de relance indéniable. Au vu du succès de certaines mesures, comme le financement important de MaPrimeRénov’, très demandé par les ménages pour financer leurs travaux, le gouvernement a fait le bon choix », commente Marina Offel, responsable des affaires publiques et juridiques de Hellio.
La rénovation énergétique des bâtiments : un secteur réellement priorisé
Lors de sa présentation par le Premier ministre Jean Castex le 3 septembre 2020, le plan de relance avait priorisé les financements sur le secteur de la rénovation énergétique avec 6,7 milliards d’euros prévus pour favoriser des travaux d’économies d’énergie sur les bâtiments français :
- 4 milliards consacrés aux bâtiments publics,
- 2 milliards au parc résidentiel via le nouveau dispositif MaPrimeRénov’ pour les particuliers, mais également au travers de l’abondement des programmes de l’Anah pour le traitement des copropriétés dégradées et la revitalisation des centres-villes,
- 500 millions aux logements sociaux,
- 200 millions aux bâtiments des TPE et PME (industrie, tertiaire...).
Un an plus tard, de nombreux financements et appels à projet ont effectivement été programmés dans ce sens.
S’il n’est pas aisé de distinguer la part des financements issus du plan de relance de ceux issus du budget “classique” de l’État, il peut être établi que :
- Pour les bâtiments publics, 4 214 projets (dont 1 420 projets validés en 2021) ont été lancés pour les bâtiments de l’Etat. Les projets des collectivités sont en cours de sélection et seront lancés dans le courant de l’année 2022. Sur les 4 milliards d’euros, 1,3 milliard a été affecté aux locaux d’enseignement supérieur et 300 millions d’euros pour la rénovation des lycées..
- Pour les bâtiments du résidentiel privé, soit du logement : l’ensemble des financements des 2 milliards annoncés ont été dédiés à l’aide MaPrimeRénov’ sur 2021 - 2022.
En 2021, 1,2 milliard d’euros du plan de relance a été effectivement fléché sur cette aide, le reste étant issu du budget habituel de l’État.
Face au succès de cette prime, l’objectif annuel des 400 000 demandes ayant déjà été dépassé, le budget dédié a donc été rehaussé à deux reprises (2 lois de finances rectificatives ont été publiées pour 2021), soit en 2021 un budget rehaussé à 2,4 milliards en juillet 2021 (cumul France Relance et budget de l’Etat) permettant notamment de financer son élargissement aux propriétaires bailleurs et les travaux de rénovation globale de l’habitat estimés, à juste titre, plus efficaces.
“Trois points de vigilance doivent être apportés sur le suivi de ce plan de relance notamment pour le secteur de la rénovation énergétique :
- Tous les appels à projets et financements n’ont pas encore été accordés : le projet de loi de finances 2022 fixant le budget de l’État apportera ces réponses.
- Face aux succès de MaPrimeRénov’ et des autres aides dédiées, la filière professionnelle du bâtiment, des auditeurs de chantiers, etc. se doit d’être à la hauteur. Or, l’insuffisance de main d'œuvre, de matériaux et le besoin de montée en compétences pourraient freiner cette dynamique.
- De même, face à la demande, l’accessibilité des aides et leur distribution doivent être à la hauteur des attentes du côté des services de l’Etat : " la suffisance des effectifs au sein des administrations et agences d’État compétentes pour instruire les dossiers et projets, la fluidité des procédures administratives et des délais respectés sont à surveiller auprès des acteurs économiques déjà fragilisés pendant la crise “, analyse Marina Offel, responsable des affaires publiques et juridiques de Hellio.