Le 18 janvier 2025 un article publié dans Le Parisien, révélait la volonté du Gouvernement Bayrou de réduire une nouvelle fois le budget dédié à MaPrimeRenov’ de 700 millions d’euros dans le cadre du Projet de Loi de Finances pour 2025, ce qui porterait le budget total de l’aide à 1,6 milliard d’euros pour 2025. Interrogée sur France 3 dans l’émission Dimanche en Politique le 19 janvier, la ministre déléguée aux Comptes publics Amélie de Montchalin a confirmé ces informations.
Cette nouvelle baisse fait suite à une première réduction déjà portée par le Gouvernement Barnier, qui affichait un budget alloué à MaPrimeRénov' de 2,3 milliards d’euros en 2025, contre 4 milliards en 2024.
Un retard dans le versement des primes conjugué à une coupe budgétaire ?
Ces annonces font suite aux récentes déclarations sur le versement des aides MaPrimeRénov’ pour les dossiers instruits à compter du 1er janvier 2025, bloqué par l’absence d’adoption de budget, fin 2024.
Même si ce retard ne concerne à date qu’un nombre limité de dossiers, nous regrettons ce nouveau coup de frein dans le dispositif MaPrimeRenov’, qui année après année subit les conséquences de l’absence de visibilité sur le long terme de l’orientation à donner à la politique du logement.
Or, selon les dernières annonces du Gouvernement de François Bayrou, le dispositif, déjà fragilisé, serait désormais amputé de 700 millions d’euros, portant les crédits alloués à la prime à la transition énergétique à 1,6 milliard d’euros, soit l’enveloppe la plus basse depuis 2021.
“Ces déclarations vont à l’encontre des annonces faites à la suite de la réunion du Conseil d'administration de l’Anah en décembre 2024, annonçant ‘stabilité budgétaire et réglementaire’ couplée à un ‘haut niveau d’ambition’ pour l’année 2024. La rénovation énergétique ne peut être la variable d'ajustement du budget de l’État et doit être considérée comme un investissement sur le temps long, avec un horizon et des objectifs annuels associés à des moyens stables et ambitieux. La filière saura absorber ces mises à jour, mais nous devrons une nouvelle fois rassurer les ménages qui sont les premiers à subir les conséquences de cette instabilité chronique”.
Vers une réorganisation de l’articulation des dispositifs des Certificats d’Économies d’énergie (CEE) et MaPrimeRenov’ ?
Le Gouvernement envisage également de revoir l’articulation des dispositifs d’aides publiques et privées à la rénovation énergétique des logements, en orientant davantage MaPrimeRenov’ vers les rénovations d’ampleur et les monogestes - qui représentent une grande majorité des travaux réalisés - vers les CEE.
“Les CEE peuvent pallier la diminution du budgetMaPrimeRenov’, voire permettre une clarification sur les objectifs de politique publique portés par l'Anah (sortie du statut de passoire énergétique, lutte contre l'habitat indigne, lutte contre la précarité énergétique), mais tout cela doit s'anticiper. Une telle refonte prend nécessairement du temps et doit être calibrée au mieux pour ne pas subir le goulet d'étranglement subi par la filière lors de la réforme de MaPrimeRenov’ du 1er janvier 2024. Cette refonte pourrait s’envisager dans le cadre de la préparation de la 6e période du dispositif des CEE censée débuter en 2026”, déclare Pierre-Marie Perrin, Directeur des affaires publiques et de la communication du groupe Hellio.