Émission : Comprendre la transition énergétique - Podcast #17
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Le secteur agricole a une consommation énergétique de 3% en France, mais est le deuxième poste d’émissions de GES de la France (19 % du total national et 85 MtCO2 eq. émis en 2019). Le secteur agricole fait des efforts pour accentuer sa transition énergétique.
Un effort qu’il renforce puisque, comme l’explique Ludovic Bourdin, responsable grands comptes agriculture et industrie chez Hellio, les demandes de financement affluent afin de réaliser des travaux de rénovation énergétique dans les exploitations. Qu’il s’agisse de grandes cultures, de serriculture, d’horticulture ou d’arboriculture, mais aussi d’élevages et de laiteries, les aides financières cumulées grâce à l’accompagnement de Hellio permettent de réaliser des économies énergétiques et financières très conséquentes sur les postes de chauffage, d’irrigation ou d’automatisation. Explications
Que couvre votre portefeuille de grands comptes pour l’agriculture, quelles sont vos missions et de quelles exploitations parle-t-on ?
Mon portefeuille couvre l'ensemble du secteur agricole, qui va de la culture de plein champ qu'on appelle les grandes cultures à la serriculture, c’est-à-dire la culture sous serre. Principalement les maraîchers, horticulteurs, mais aussi l'élevage, les laiteries et un secteur important, l'arboriculture. Ma mission au sein de Hellio, en tant que responsable grands comptes, est de pouvoir communiquer auprès de ces exploitations sur l'ensemble des métiers et de l'accompagnement Hellio, qui va du conseil aux financements de travaux qui vont leur permettre d'économiser le plus possible d'énergie.
Pouvez-vous faire un rapide état des lieux de la consommation énergétique du secteur agricole en France ?
Pour resituer, la France consomme environ 170 mégatonnes équivalent pétrole et le secteur de l’agriculture représente 5 mégatonnes équivalent pétrole, ce qui correspond à 3 % de la consommation énergétique française.
En quoi la maîtrise de l'énergie dans le secteur agricole est un enjeu majeur ?
C’est bien entendu la diminution de l'impact environnemental qui passe par la réduction des gaz à effet de serre, de répondre à la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Mais c'est aussi la diminution de cet impact environnemental qui va profiter également à la rentabilité des exploitations.
3 % de la consommation énergétique française, ce n’est pas très important ?
Non, ce n'est pas un chiffre important effectivement puisque les secteurs les plus importants sont le résidentiel, qui représente une très grosse partie de la consommation énergétique française, et l'industrie. Le secteur agricole ne pèse pas énormément dans la consommation énergétique parce qu’il y a eu déjà beaucoup d'efforts, c'est un secteur qui est très en avance sur sa consommation énergétique par rapport à d'autres secteurs d'activité.
L'agriculture a déjà un coup d'avance sur les économies d'énergie finalement ?
Tout à fait. Notamment dans la serriculture, la culture sous serre, l'élevage et l'arboriculture. Le secteur de l’agriculture est un gros investisseur sur son autoproduction. Il investit énormément sur la production de biocarburant, de biomasse, mais aussi sur le solaire photovoltaïque et la production d'électricité, les chaudières biomasse, le solaire thermique, le biogaz et les pompes à chaleur.
Ce sont des investissements importants dans lesquels Hellio intervient directement sur le montage technique et financier des dossiers afin d'obtenir le maximum de financements et de subventions. Aujourd'hui, il y a plus de 50 000 exploitations concernées qui ont investi dans la production d'énergies renouvelables, l'agriculture est très engagée, ne serait-ce que pour produire et se désengager des énergies fossiles en produisant elle-même ses énergies renouvelables. Là où il est plus difficile de faire des économies d'énergie, c’est sur la culture plein champ, ce qu'on appelle les grandes cultures. Ici, la principale économie d’énergie porte sur les tracteurs et les engins automoteurs, avec l’investissement dans de nouveaux moteurs qui vont permettre de gagner de l'énergie.
Expliquez-nous vos missions au sein du pôle grands comptes agriculture et industrie chez Hellio ?
Oui, ma mission est de m'occuper autant des bénéficiaires des opérations d'économies d'énergie, c'est-à-dire les exploitants, que de traiter avec les intervenants sur ces exploitations, c'est-à-dire les fabricants de matériels, les industriels qui travaillent dans le secteur agricole. Mon rôle est de m'occuper de ces deux secteurs qui convergent, d'aller principalement sur le terrain, de rencontrer l'ensemble des grosses exploitations, notamment dans la serriculture et d'être l'intervenant auprès de mes équipes, bureaux d'études, chargés d'études qui sont intégrés au pôle grands comptes. Les chargés d'études vont par exemple décortiquer l'ensemble des devis qui seront faits par les professionnels qui travaillent avec le monde agricole pour identifier les économies d'énergie possibles. Ils vont aussi s'assurer que la réponse technique de leur devis est bien conforme aux exigences du dispositif des CEE par exemple, qui est un des leviers de financement.
Et puis, pour les très grandes exploitations en agriculture, je travaille avec notre bureau d'études intégré, c’est un énorme avantage qui permet d'aller détecter les gisements d'économies d'énergie sur les grandes exploitations, proposer des audits énergétiques, proposer également des indicateurs de performance énergétique avec un suivi logiciel, le logiciel DeltaConso Expert qui permet aux exploitants d'avoir une photo précise de leur consommation par secteur, par type d'énergie, et évidemment, derrière, d’optimiser le plus possible leurs économies à partir du moment où ils sont conscients de ce qu'ils dépensent.
Avec un gain financier à la clé… Quand on est une exploitation agricole, comment s'y prend-on pour entamer des démarches et réaliser des économies d'énergie sur son exploitation ?
C’est une approche étape par étape. La première est de me présenter directement à l'exploitant de façon à lui expliquer les différentes aides financières et techniques dont il peut profiter. Ensuite, nous détectons l'ensemble des gisements qui participent au réchauffement climatique et sur lesquels on peut agir. On propose par exemple une opération qui permet de canaliser la chaleur sous forme d'un échangeur et de l’utiliser dans le cadre de l'exploitation. C'est extrêmement vertueux et on répond alors à deux besoins : un besoin environnemental et un besoin économique.
D'autres opérations sont financées par Hellio, le stockage d'eau chaude par exemple, très utilisé en serriculture, via des systèmes intelligents qui permettent d’utiliser cette eau à bon escient. Il y a également le poste de chauffage, très important pour les serristes aussi, avec l’installation de pompes à chaleur, de chaudières à haute performance énergétique ou de chaudières à condensation pour les serres horticoles. Je travaille de plus en plus sur un système de déshumidificateur thermodynamique pour serre, encore une fois très vertueux puisqu'il permet d'économiser beaucoup d'énergie et d'améliorer également l'ambiance d'une serre, à savoir la qualité de ce qu'on va cultiver. On a à nouveau ce double impact d’économiser de l'énergie et en plus de participer à une meilleure production, une meilleure qualité des cultures sous serre.
D’autres opérations telles que le double tube de chauffage pour serres destiné aux jeunes plants peut être financé et enfin, le module d'intégration de température. C’est un module installé sur un ordinateur climatique qui permet d'avoir une gestion intelligente de la serre. Un exemple avec les battants de serre : s'il fait froid, ils vont automatiquement se fermer, s'il fait chaud s'ouvrir en fonction des températures souhaitées dans la serre. C'est vraiment une intelligence et Hellio participe au financement de toutes ces opérations.
J’interviens également sur d'autres financements proposés par FranceAgriMer et France Relance. Ce sont des dossiers qui ne sont pas toujours simples à mettre en place et en œuvre pour des exploitations qui ont déjà beaucoup de “paperasses”. On intervient alors sur le montage de ces dossiers auprès des exploitants pour leur faciliter la tâche et leur faire obtenir des enveloppes supplémentaires pour financer certains travaux d'économies d'énergie. Sur l'irrigation par exemple car la consommation d'eau est un poste très important dans l'agriculture. On monte donc le dossier de A à Z pour les exploitants afin de leur obtenir le plus de financements possibles pour s'équiper.
Pourriez-vous nous donner un exemple d'exploitation que Hellio a accompagné dans sa transition énergétique récemment ?
Tout à fait, d’autant que nous apprécions chez Hellio avoir un retour des économies qui sont générées sur les investissements financés via FranceAgriMer ou France Relance. Il y a un exemple concret auquel toute l'équipe Hellio a été fière de participer, c’est le domaine des Doigts Verts, l’un des plus grands maraîchers du Loiret à proximité d'Orléans qui exploite environ 7 hectares de serres. Hellio a financé des travaux de récupération de chaleur sur leurs groupes froid, qu'on appelle aussi centrales frigorifiques, dans une démarche de diminution de son impact environnemental, ainsi que des déshumidificateurs thermodynamiques.
L’investissement représentait environ 600 000 € et Hellio a permis d'obtenir une enveloppe de 100 % du financement, c'est-à-dire qu’on a financé 600 000 € ! Pour l’exploitant, le reste à charge était donc de 0 €. C’était très important pour lui car il est très attaché à la diminution de son impact environnemental, et au-delà, il y a l'aspect économique puisqu’il a pu économiser 12 000 € par an sur sa facture énergétique, sur un prix de l'énergie de 2021. On sait que les énergies vont augmenter donc cette économie sera évidemment beaucoup plus importante à chaque augmentation. Il est donc d'autant plus content d'avoir fait cette opération.
C'est une belle réussite de Hellio en effet, 0 % de reste à charge ?
Oui, 0 % de reste à charge et 12 000 € de réduction, c’est une réussite ! Cela permet d'ailleurs à cet exploitant de réfléchir d'ores et déjà à investir dans une pompe à chaleur, faire de la géothermie, pour encore diminuer son impact environnemental. Ce qui signifie que s'il devait y avoir un reste à charge sur ses travaux de géothermie, il pourrait le financer avec les économies réalisées sur les précédents travaux. C’est un cercle extrêmement vertueux.
Retrouvez tous nos podcasts pour mieux comprendre la transition énergétique sur le site www.hellio.com et à très bientôt pour un nouvel épisode.