Avec pour objectif de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre en 2050, le Grenelle de l’environnement mobilise les individus, et incite à appliquer un ensemble de bonnes pratiques. Sachant que plus de 40 % de l’énergie finale est consommée par le secteur du bâtiment en France, le chantier des économies d’énergie est vaste pour les logements, industries et entreprises tertiaires.
Prenons l’exemple de l’habitat, aujourd’hui soumis à respecter un certain nombre d’exigences pour être qualifié d’écoresponsable, ou de « durable ».
Un projet pour diminuer la consommation énergétique de votre logement ?
Qu'est-ce qu'un habitat durable ?
Concrètement, le concept d’habitat durable consiste à proposer un habitat plus sain, respectueux de l’environnement et qui permet d’économiser l’énergie, par des solutions techniques et technologiques innovantes.
Une éco-construction limite les impacts néfastes sur l’environnement et s’y intègre le plus harmonieusement possible. On utilise, tant que faire se peut, des ressources naturelles et provenant de sites ou fabricants locaux. Objectif : minimiser les déplacements et transports pour l’approvisionnement ou la construction, ce qui participe aussi largement à une démarche éco-responsable.
Aujourd’hui, construire durablement n’est plus réservé à une élite disposant de grandes ressources financières. Si construire durablement s’avère certainement un peu plus cher que les types de constructions traditionnels, tous les propriétaires s’y retrouvent rapidement grâce aux économies d’énergie significatives produites par un tel habitat. En outre, la rénovation performance est facilitée et encouragée par de nombreux dispositifs de financement.
LE CHIFFRE HELLIO : 1,5 tonne
C’est la quantité de CO2 émise pour la construction d’un mètre carré de surface habitable aujourd’hui en France (source : HQE Performance). Un des objectifs de l’habitat durable consiste justement à faire baisser ce chiffre. Par exemple, l’association Bâtiment Bas Carbone et son label du même nom espère diviser cette statistique par deux, pour qu’un mètre carré de construction n’émette plus que 750 kg de gaz à effet de serre.
Sobriété énergétique : une tendance de fond pour le logement en France
Pour lutter contre le gaspillage d'énergie et le rejet massif de gaz à effet de serre, la notion de sobriété énergétique prend de l'ampleur. Elle s'oppose notamment aux fameuses « passoires thermiques » qui laissent s'échapper une grande partie de la chaleur en hiver, et surchauffent en été.
L’habitat durable de plus en plus accessible
L’INFO HELLIO :
Les professionnels du secteur de la construction aussi s’engagent pour l’habitat durable ! En novembre 2020, les aménageurs et maîtres d’ouvrages du groupement FIBois IDF ont signé un engagement ambitieux pour 2025 : réaliser plus de 40 % de chantiers en bois ou d’autres matériaux biosourcés. Cela correspond à une surface totale de 1,2 million de m2 d’habitat durable !
Aujourd’hui rendu accessible à tous et toutes, construire durablement n’est plus le mythe d’un luxe réservé à une élite disposant de grandes ressources financières. Il est juste que construire durablement s’avère un peu plus cher que les autres types de constructions traditionnelles. Mais le propriétaire s’y retrouve rapidement, grâce aux économies d’énergie significatives produites par un tel habitat.
En France, l’association EFFINERGIE a été créée en 2006 pour promouvoir ce type de construction et de rénovation. Elle compte ainsi 70 entreprises du secteur adhérentes, et propose de nombreux guides pour votre projet d’habitat durable.
La RE 2020 encourage les écoconstructions
De plus, de nouvelles dispositions légales favorisent l’essor de l’habitat durable. Depuis l’été 2021, les constructions de logements neufs doivent se conformer à la RE 2020 (réglementation environnementale qui remplace la réglementation thermique 2012 jusqu’alors en vigueur). Ce texte de loi fixe de nouvelles exigences en matière d’habitat durable :
- Le bois doit être favorisé pour la structure des constructions ;
- Le liège, le chanvre, la fibre de bois ou encore la cellulose doivent également être utilisés en priorité pour l’isolation thermique des bâtiments.
Mais le grand changement introduit par la RE 2020, c’est la prise en compte des émissions d’une maison ou d’un immeuble tout au long de son cycle de vie. Cela va ainsi de l’extraction des matériaux nécessaires à sa construction jusqu’à l’exploitation (chauffage, climatisation, éclairage, etc.).
Objectif : encourager l’utilisation de matériaux biosourcés, et de solutions basées sur les énergies renouvelables comme les pompes à chaleur, par exemple.
Quels sont les critères requis pour qu’un habitat soit qualifié de durable ?
Il existe plusieurs types de constructions dits « éco-responsables » ; toutes répondent à un objectif de basse consommation en énergie. C’est pourquoi on parle de BBC ou Bâtiment Basse Consommation.
La maison passive
L’ASTUCE HELLIO :
L’habitat durable ne concerne pas que le neuf ! Dans l’ancien aussi, il est possible d’atteindre la catégorie des bâtiments basse consommation (étiquettes A ou B du diagnostic de performance énergétique, le DPE). Cela équivaut à des émissions de CO2 inférieures à 11 kg par m2/an, et à une consommation énergétique en dessous de 110 kWh/m2/an. Pour ce faire, depuis janvier 2021, l’aide de l’Anah MaPrimeRénov’ propose un bonus BBC aux logements qui atteignent cette classe énergie, grâce à la rénovation énergétique.
Le concept de maison passive (passivHaus de son origine allemande) implique une construction qui répond aux critères suivants :
- L’habitat ne doit pas exiger des besoins en chauffage et/ou rafraîchissement de l’air supérieurs à 15 kWhEP/m2 et par an,
- Un dispositif d’étanchéité à l’air qui doit être en-dessous du seuil de 0,6 volume par heure,
- Une consommation totale du bâtiment qui se veut inférieure à 120 kWhEP par m2 et par an.
L'habitat passif ou bioclimatique
L’habitat passif ou bioclimatique repose sur des principes fondateurs, dont voici l’énumération :
- Capter au maximum les calories fournies par le solaire et les calories fournies au sol (exposer au mieux son habitat pour générer de la chaleur),
- Supprimer les ponts thermiques (ou « courants d’air »),
- Installer un système d’isolation thermique renforcé, en insistant sur la pose de fenêtres de qualité,
- Bénéficier d’une excellente étanchéité à l’air,
- Intégrer à l’habitat un dispositif de ventilation double flux (pour optimiser la récupération de la chaleur).
La maison à énergie positive (BEPOS)
Aussi appelé « maison à énergie zéro », un BEPOS ou bâtiment à énergie positive produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. C’est un bâtiment passif très performant. La conception d'un habitat à énergie positive reprend généralement les grands principes de la maison passive, en y ajoutant des éléments de production d'énergie. L’énergie excédentaire peut être transmise aux bâtiments voisins ou aux réseaux thermiques et/ou électriques.
Si ce type de construction est naturellement un peu plus onéreux qu’un bâtiment traditionnel, il faut savoir que le retour sur investissement est garanti au bout de quelques années, notamment par les réductions de dépenses mais aussi par la vente d’énergie produite de manière excédentaire par l’occupant du dit habitat.
La bonne gestion d’un logement BBC implique un apprentissage de la part des occupants, pour optimiser au mieux les caractéristiques intrinsèquement liées à la notion d’éco-responsabilité : gestes pour moins consommer de chauffage, usage des équipements électriques (électroménager, numérique, éclairage...). Retenons que l’objectif principal pour l’habitat durable est d’hybrider deux dimensions : économique et écologique.
Logement durable : un sujet qui prend de l'importance
En octobre 2021, l'association Qualitel a publié une étude réalisée avec l'institut Ipsos. On y apprend que sur 4 500 Français interrogés, 75 % « ont à coeur d’avoir un logement plus respectueux de l’environnement », qui préserve la qualité de vie et le bien-être. Cela passe notamment par une bonne isolation et une bonne ventilation.
Une enquête à nuancer toutefois : l'aspect écoresponsable est loin d'être le critère principal de choix du logement. La localisation du bien, son prix et sa surface le devancent largement. Cela dit, on note qu'une part importante des interrogés, surtout chez les jeunes, est prête à payer plus cher pour un habitat durable.