L'intensité énergétique est un indicateur utilisé dans de nombreux secteurs économiques pour mesurer l'efficacité avec laquelle l'énergie est utilisée. De façon plus concrète, elle met en perspective la consommation d'énergie et la production économique. Elle est utilisée comme un baromètre en fonction duquel vont s’ajuster les stratégies énergétiques des entreprises, des collectivités ainsi que des gouvernements. Le but : réduire les dépenses d’énergie tout en maintenant, voire en augmentant la performance économique. À quoi correspond réellement la notion d’intensité énergétique ? Comment la calculer et s’en servir pour réduire les coûts liés à la consommation d’énergie ?
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À quoi correspond l’intensité énergétique ?
L’intensité énergétique correspond à la quantité d’énergie consommée pour produire une unité de richesse économique, souvent mesurée en produit intérieur brut (PIB). Plus l’intensité est faible, plus l’énergie est utilisée de manière efficiente. À l’inverse, une intensité élevée indique une forte consommation d’énergie pour une production équivalente, ce qui peut refléter un manque d’efficacité dans l’utilisation de l’énergie.
Dans le contexte actuel où les coûts de l’énergie ne cessent de grimper et où les enjeux climatiques sont primordiaux, la réduction de l’intensité énergétique devient une priorité pour de nombreux secteurs, en particulier l’industrie et le tertiaire. Elle constitue un levier stratégique pour améliorer les performances économiques tout en diminuant l’empreinte carbone.
LE CHIFFRE HELLIO : - 3,9 %
Après une augmentation constatée durant la période post-covid, l’intensité énergétique finale (consommation finale à usage énergétique par unité de PIB) a repris sa décroissance, avec une diminution de 3,9 % en 2022 (source : ministère de la Transition écologique1).
Différence avec d'autres indicateurs
L’intensité énergétique est un indicateur clé souvent confondu avec d’autres outils de mesure. Parmi lesquels :
- L’efficacité énergétique, qui désigne la capacité d’un système global ou d’un équipement à fournir le même service avec moins d’énergie. Le but des deux notions est néanmoins relativement proche : l’idée est de déterminer si l’énergie dépensée l’est de manière optimale et pertinente.
- La consommation énergétique brute, qui désigne la quantité totale d'énergie consommée par un secteur ou une économie sans considérer la richesse produite. Contrairement à l'intensité énergétique, elle ne mesure pas l'efficacité de l'utilisation de cette énergie.
- L’intensité carbone, qui permet l’évaluation de la quantité de CO2 émise par unité d'énergie consommée. L'intensité carbone se concentre sur l'impact environnemental en termes d'émissions de gaz à effet de serre, tandis que l'intensité énergétique mesure l'efficacité économique de la consommation d'énergie.
- La sobriété énergétique, qui correspond à la recherche d’une consommation raisonnée et raisonnable de l’énergie permettant de conserver le même niveau de qualité de vie.
Lien entre intensité et efficacité énergétique
Si l’intensité énergétique et l’efficacité énergétique sont bel et bien distinctes, elles se rapprochent sur certains points et entretiennent une relation étroite.
Certes, le référentiel avec lequel la consommation d’énergie est mise en perspective varie d’une notion à l’autre. Mais l’objectif reste le même : maintenir un niveau de performance équivalent en consommant moins d’énergie.
Par ailleurs, la baisse de l’intensité énergétique est en partie dépendante de l’amélioration de l’efficacité énergétique. Plus les machines et les bâtiments disposent d’une bonne efficacité énergétique, moins les entreprises doivent consommer d’énergie pour générer le même revenu à partir des bâtiments et des machines concernées.
Quel est le rôle de l’intensité énergétique ?
L'intensité énergétique joue un rôle majeur dans l'optimisation des performances énergétiques, tant pour les entreprises que pour les gouvernements. En s’appuyant sur cet indicateur, plusieurs éléments peuvent être améliorés.
Mesure de l'efficacité des politiques énergétiques
Pour les décideurs publics, l'intensité énergétique est un indicateur essentiel pour évaluer l'efficacité des politiques de transition énergétique. Elle permet d’estimer dans quelle mesure un pays, tel que la France, parvient à réduire sa consommation d'énergie tout en maintenant sa production économique.
Utilisation dans l'industrie et les bâtiments tertiaires
L’INFO HELLIO :
L’intensité énergétique varie énormément d’un pays à l’autre, du fait des facteurs propres à chaque État qui peuvent l’impacter : un pays ayant un important secteur économique tertiaire aura par exemple une intensité énergétique faible. La nature du climat ou encore le degré de développement des réseaux de transports en commun peuvent, eux aussi, favoriser une faible intensité énergétique.
Dans les secteurs industriels et tertiaires, où la consommation d'énergie est élevée, l’analyse de l'intensité énergétique peut être utilisée pour évaluer et comparer les processus de production. Ce qui peut par la suite permettre d’ajuster ces processus, de manière à en optimiser la consommation d’énergie. Par la modernisation des équipements et des infrastructures par exemple.
En somme, l'intensité énergétique permet d’identifier des axes d’amélioration stratégiques sur lesquels travailler pour parvenir à diminuer sa consommation d’énergie tout en maintenant, voire en améliorant, ses performances économiques. Cet outil permet donc d’obtenir des bénéfices sur les plans tant financier qu’environnemental.
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Impact et signification pour les ménages
L’intensité énergétique revêt également un intérêt certain pour les ménages. En effet, sa diminution dans le secteur résidentiel (-26 % en 20 ans) est corrélée avec une amélioration des performances énergétiques des logements neufs, ainsi qu’avec les efforts de rénovation dans les logements anciens. La réduction de l’intensité énergétique se concrétise donc par des logements mieux isolés et plus efficaces du point de vue de l’utilisation de l’énergie. De quoi engendrer une diminution de la consommation d’énergie des Français et des Françaises.
Comment calculer l'intensité énergétique ?
L'intensité énergétique se calcule de la manière suivante :
Consommation d’énergie (en kWh) / PIB (en euros)
Unités utilisées
La consommation d'énergie est généralement exprimée en kilowattheures (kWh) ou en tonnes équivalent pétrole (TEP). La production économique, quant à elle, est mesurée en euros ou en dollars, selon les contextes géographiques.
Exemple de calcul
Prenons l'exemple d'un bâtiment tertiaire en France métropolitaine qui consomme 1 000 000 kWh d'énergie par an, pour un chiffre d'affaires de 500 000 €. L'intensité énergétique sera alors de :
1 000 000 kWh / 500 000 € = 2 kWh/€
Cette donnée permet de mieux évaluer les marges de progression en matière d'efficacité énergétique et d'identifier les actions à mener pour réduire la consommation finale d'énergie.
Diminuer son intensité énergétique
Pourquoi diminuer son intensité énergétique ?
Tâcher de réduire son intensité énergétique, notamment lorsque l’on est une entreprise, est une démarche qui répond à la fois à des enjeux environnementaux et à des enjeux économiques.
L’ASTUCE HELLIO :
Pour la troisième année consécutive, les très petites entreprises (TPE) peuvent bénéficier du bouclier tarifaire pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie.
- Enjeux environnementaux : diminuer son intensité énergétique passe par la réduction de sa consommation d’énergie. Ce qui engendre une baisse des émissions de gaz à effet de serre, et permet ainsi de lutter contre le réchauffement climatique et de prendre part à la décarbonation de l’économie. Par ailleurs, ces deux objectifs sont imposés par divers textes de loi et réglementations. La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte2 a par exemple fixé l’objectif d’une réduction de la consommation d’énergie finale française de 50 % d’ici à 2050 (par rapport à 2012).
- Enjeux économiques : en cette période marquée par une augmentation des coûts de l’énergie, en réduire sa consommation permet assurément de faire des économies, et de gagner en compétitivité. De plus, optimiser sa consommation énergétique en recourant par exemple à des dispositifs moins polluants, et en s’appuyant sur des énergies décarbonées peut contribuer à améliorer l’image d’une entreprise auprès du grand public.
Comment réduire sa consommation d’énergie ?
Pour réduire sa consommation d’énergie sans pour autant faire chuter son niveau de service ou ses performances économiques, la solution passe bien souvent par :
- La rénovation énergétique d’un bâtiment (isolation thermique, remplacement de l’éclairage par des LEDs, amélioration de la ventilation…) ;
- Le remplacement d’anciens équipements sous-optimaux et recourant à des énergies fossiles par des dispositifs modernes et décarbonés (changement des systèmes de chauffage, de production d’eau chaude sanitaire, de la climatisation, pose de panneaux solaires sur la toiture…) ;
- La mise en place de systèmes permettant le contrôle à distance des équipements et l’ajustement et l’analyse de la consommation d’énergie (installation d’une Gestion Technique du Bâtiment - GTB, d’un outil de suivi énergétique…).
Mais avant d’entreprendre quoi que ce soit, il convient de procéder à un bilan énergétique pour déterminer les éléments qui nécessitent une rénovation ou un remplacement, et définir les priorités.
Les CEE, le dispositif financier qui aide les entreprises à optimiser leur consommation d’énergie
Outre certaines aides locales ou européennes, les entreprises peuvent bénéficier du dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). Il fonctionne via le versement de primes en contrepartie d’opérations d’économies d’énergie, et permet de financer en partie des travaux concernant les bâtiments, les équipements ou les processus de production.
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Sources :
1 Chiffres clés de l'énergie, édition 2023 - Ministère de la Transition écologique
2 Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TEPCV)