Saga #TerritoiresEngagés dans la transition énergétique : Communauté de communes de l’île d’Oléron

Rédigé par Julie B.
Mis à jour le 02 févr. 2024
Temps de lecture : 5 min
Marie-Josée Villautreix témoigne de l'engagement de la communauté de communes de l'île d'Oléron dans notre saga Territoires Engagés.

Sommaire

Marie-Josée Villautreix, maire de Saint-Trojan les Bains et vice-présidente de la Communauté de communes de l’île d’Oléron, en charge de la Régie Oléron Déchets et du Développement Durable est la nouvelle témoin de notre saga #TerritoiresEngagés.

La Communauté de communes de l'île d'Oléron est engagée depuis sa création en 1995 dans une dynamique de transition écologique. Ce territoire développe un tourisme durable en s’appuyant sur les atouts de l’île.

Marie-Josée Villautreix, maire de Saint-Trojan les Bains et vice-présidente de la Communauté de Communes

Marie-Josée Villautreix, vice-présidente de la Communauté de communes de l'Île d'Oléron


Hellio : Quelle est votre fonction au sein de la Communauté de communes de l’île d’Oléron (CCIO) ? En quoi consistent vos missions et vos activités au quotidien ?

Marie-Josée Villautreix : Je suis maire de Saint-Trojan les Bains et vice-présidente de la Communauté de Communes, en charge de la Régie Oléron Déchets et du Développement Durable. Au quotidien, je suis les nombreux dossiers que gèrent les deux services dont je suis référente. Il s’agit essentiellement de me tenir au courant de la bonne marche des dossiers, d’impulser de nouveaux projets et d’orienter l’action des services dans le sens défini par notre équipe d’élus.

ile-oleron-territoire-engages-1Hellio : Parlez-nous de l’engagement de votre Communauté de communes pour la transition énergétique et écologique ?

Marie-Josée Villautreix : La Communauté de communes est engagée de longue date dans une dynamique de transition écologique. Cela a commencé avec le premier Agenda 21 que nous avons engagé en 2008, et continue aujourd’hui avec la feuille de route que nous venons de voter pour le nouveau mandat, Oléron 2035. Depuis dix ans, le Communauté de communes est impliquée dans de nombreuses démarches et/ou labels en faveur du développement durable : TEPOS, TEPCV, démarche Zéro Déchets, Cit’ergie, etc.

Notre but : préserver le caractère nature et authentique de l’île d’Oléron.

Hellio : Pouvez-vous nous décrire un exemple concret de projet de la Communauté de communes de l’île d’Oléron ?

Marie-Josée Villautreix : L’île d’Oléron est plutôt bien pourvue en matière d’ensoleillement, nous développons donc des installations photovoltaïques sur des bâtiments des collectivités pour produire de l’énergie solaire. À la fin de l’année 2021, nous exploiterons plus de 1 MWc, soit la consommation électrique de 1 000 personnes hors chauffage.

Le Plan de Relance est une réelle opportunité pour lancer des projets de rénovation énergétique sur le patrimoine public.

Hellio : Vous avez entamé un partenariat avec Hellio en 2019 et 2020 pour valoriser les opérations de la collectivité avec des certificats d’économie d’énergie. Quelles actions cela a-t-il permis de mener ?

Marie-Josée Villautreix : La valorisation des CEE est un levier économique intéressant afin d’aider les projets de rénovation énergétique à voir le jour.

Nous avons ainsi pu renforcer l’isolation des toitures de nombreux bâtiments communautaires, moderniser l’éclairage intérieur en les passant aux LED ou encore remplacer certains systèmes de ventilation par des modèles basse consommation.

 

Hellio : Pouvez-vous nous parler d’un chantier emblématique ?

Marie-Josée Villautreix : La Communauté de communes vient tout juste terminer la rénovation de son siège avec comme objectif ambitieux d’atteindre le niveau « BEPOS » (Bâtiment à Energie Positive), c’est-à-dire un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Cette performance est possible grâce à :

- Amélioration de la performance énergétique : isolation thermique renforcée de l’enveloppe associée à une étanchéité à l’air, chauffage par Pompe à Chaleur, ventilation double-flux, mise en place d’une « GTC » afin d’optimiser l’exploitation des équipements techniques.

- Production renouvelable par le biais de panneaux photovoltaïques en toiture.

Ce projet intègre également un dispositif innovant : « l’aérovoltaïque ». Il s’agit d’un système de récupération de chaleur sous les panneaux photovoltaïques afin d’augmenter leur rendement des panneaux tout en préchauffant l’air de ventilation en période de saison de chauffe.

La valorisation des CEE est un levier économique intéressant afin d’aider les projets de rénovation énergétique à voir le jour.

Hellio : Parlez-nous de votre plateforme Territoriale de Rénovation Energétique (PTRE) accompagnant les propriétaires dans la rénovation de leurs habitations ?

Marie-Josée Villautreix : Diminuer le besoin énergétique des logements est une priorité pour une transition énergétique réussie ! La PTRE est un service de proximité de la Communauté de Communes pour, selon la démarche FAIRE, « Faciliter, Accompagner, Informer pour la Rénovation Energétique ». Sur l’île d’Oléron, un conseiller est en charge de suivre les Oléronais souhaitant se lancer dans ce type de travaux. Il les conseille techniquement et les renseigne sur les aides auxquels ils peuvent prétendre. Une exigence de notre collectivité pour obtenir ces aides : au moins 35 % de gain énergétique après rénovation. Notre plateforme est active depuis trois ans désormais et ne désemplit pas. En 2020, notre conseiller FAIRE a pris plus de 700 contacts et suivi près de 90 dossiers de demande d’aide. Aujourd’hui, nous sommes clairement victimes de notre succès. Nous avons embauché une personne supplémentaire à mi-temps en ce début d’année pour faire face au surcroît de demande.

Hellio : L’Île d’Oléron est un territoire très touristique, mettez-vous en place des actions pour allier tourisme et transition écologique ? Quel rôle joue l’éco-tourisme dans le développement économique de votre communauté de communes ?

Marie-Josée Villautreix : Tourisme et transition écologique se planifient notamment par la réécriture du Schéma Touristique Durable cette année par l'Office de Tourisme intercommunal. Il existe déjà la démarche Oléron Qualité Littoral qui vise à diminuer l'impact des touristes sur les abords de plages, en repensant les aménagements.

Plus précisément, sur l'éco-tourisme, certains professionnels du Tourisme ont mis en place des initiatives individuelles sur Oléron. A titre d’exemple, des restaurateurs se sont regroupés autour du label Assiette saveurs île d’Oléron-Marennes pour valoriser les produits locaux et favoriser les circuits courts et de nombreux hôteliers du territoire se sont engagés dans une démarche responsable officielle à savoir L’étiquette environnementale soutenue par l’ADEME. L'éco-tourisme est un objectif clairement défini dans la démarche Oléron 2035. Notre volonté est d’accompagner la transition vers un tourisme durable en s'appuyant notamment sur les atouts "naturels" et "authentiques" de l'île.

Hellio : Avez-vous des projets de nature écologique ou liés à la transition énergétique à l’avenir ?

Marie-Josée Villautreix : Nous venons de voter notre feuille de route pour les quinze prochaines années, Oléron 2035. Cette feuille de route prévoit plus de 140 actions sur tous les domaines du développement durable : aménagement urbain, biodiversité, centres-bourgs, énergies renouvelables, mobilité, et ainsi de suite.

Je voudrais particulièrement insister sur deux projets structurants : d’une part la Transoléronaise, une sorte d’« autoroute à vélos » de plus de 30 km reliant le Nord au Sud de l’île, pour faciliter les trajets domicile-travail ; d’autre part notre Plan Alimentaire Territorial, qui comprend des mesures contre le gaspillage alimentaire, les commandes groupées de produits en circuit-court, l’aide à l’installation d’exploitants agricoles et soutien aux pratiques agro-écologiques.

Hellio : Quelle est votre opinion sur le plan de relance ? Point de vue des collectivités :

Marie-Josée Villautreix : Le Plan de Relance est une réelle opportunité pour lancer des projets de rénovation énergétique sur le patrimoine public. Même si les échéances pour concevoir et réaliser nos projets sont courtes, chaque commune, grâce au travail préalable de diagnostic réalisé ces dernières années, était prête.

Sur l’île d’Oléron, ce sont 12 projets qui ont été instruits avec comme objectif en moyenne une baisse de la consommation énergétique de 30 %. La majorité des projets font appel à des entreprises locales. Le Plan de Relance permet ainsi de soutenir l’économie locale tout en baissant la facture énergétique publique.

Hellio : Le décret “tertiaire” de juillet 2019 fixe des objectifs de baisse de consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire. Quelle est votre opinion sur ce décret ?

Marie-Josée Villautreix: Le décret tertiaire fixe des obligations réglementaires de réductions très importantes sur le parc tertiaire : - 40 % à 2030 pour arriver à - 60 % en 2050. C’est un signal fort envoyé à l’ensemble des parties prenantes pour que le bâti existant se mette en adéquation avec les objectifs français de lutte contre le réchauffement climatique. L’ensemble des collectivités de l’île d’Oléron est concerné et pour atteindre ces niveaux de performances, il faudra nécessairement mettre en oeuvre un plan d’actions ambitieux. Notre chance sur Oléron est que depuis 3 ans nous avons lancé un dispositif d’accompagnement, le Conseil en Energie Partagé, qui a déjà réalisé la 1ère partie consistant à auditer le patrimoine concerné.

Sur le volet économique, j’attire l’attention sur la divergence qu’il peut exister entre objectifs fixés et moyens financiers à mettre en oeuvre. Les capacités de financement des communes ont réduit sensiblement suite à la baisse de dotations de l’Etat ces dernières années. Sans dispositif de soutien financier, il sera difficile pour les petites collectivités d’atteindre les objectifs. Ce sentiment est renforcé par la quasi-absence de sanctions qu’engendre une non-conformité. Seul un "Name and Shame" (publicité des « mauvais élèves ») et en dernier recours, une amende forfaitaire de 7 500 € sont les sanctions à craindre. Ces sanctions paraissent « sous-dimensionnées » au regard des coûts d’investissements à engager pour la mise en conformité.

Tags associés : Témoignages, Territoires Engagés

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Cet article a été rédigé par Julie B.,

Directrice Presse & Communication - Journaliste

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