Stève Stievenart, le nageur en eaux libres : une énergie qui a de l’impact - #4 Podcast

Rédigé par Julie B.
Mis à jour le 31 janv. 2024
Temps de lecture : 9 min
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Émission : Énergie d'entreprises - Podcast #4

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Nageur de l'extrême, nageur en eaux libres, ancien marathonien, spécialiste aujourd'hui des eaux glacées, Stève Stievenart a entre autres traversé la Manche en aller-retour à cinq reprises, le lac Baïkal en Sibérie ou encore le Loch Ness. Les mers du monde ne lui résistent pas, surtout si elles sont glaciales et ses exploits se mettent au service de sa mission d’éveilleur de conscience sur la pollution des mers et le respect des océans.

Stève Stievenart a créé Stop Plastic Pollution Foundation et participe aux journées Stop Plastic Pollution Hellio, son sponsor. Car tout cela est aussi une affaire d’énergie !

Rencontre avec un sportif hors norme dit “Le phoque”, bien décidé à sensibiliser les jeunes générations à la préservation des océans.


Suite à votre traversée de la Manche, vous avez été invité au Baïkal Great Swim à l'été 2021 pour nager dans le lac Baïkal dans une eau dont la température se situait entre 5 et 9 degrés. Parlez-nous de ces exploits que vous réalisez dans des eaux glacées et comment vous défiez la résistance du corps humain ?

Pour revenir sur le lac Baïkal, la Sibérie était une grande première pour moi parce que je n'avais jamais nagé dans des températures aussi basses et le fait d'être qualifié parmi 8 nageurs du monde pour faire ce défi de traversée du lac était pour moi une grande satisfaction personnelle et une reconnaissance dans le milieu de la nage extrême.

C’était une très grande expérience dont je suis sorti vraiment grandi car les nageurs présents étaient des légendes de la discipline, de grands spécialistes de l'eau extrêmement froide, ils ont tous nagé en Antarctique et en Arctique. Donc, cette traversée était très, très enrichissante.


steve-podcast-2Le 11 novembre 2021, vous avez établi un record en Manche, pouvez-vous nous le raconter ?

Oui, c’était le 11 novembre dernier, la traversée la plus tardive de l'histoire de la traversée de la Manche. C’est une course très ancienne, la première remonte à 1875, avec des records, le plus tôt de l'année ou le plus tard. C'est un peu notre tour de France à nous ! Le fait d’établir ce record a eu un impact énorme dans la communauté des nageurs d’eau libre, dont les anglais et les américains qui sont très nombreux dans la discipline. Ils ont relayé cet exploit entre autres parce que l’eau était très froide ce 11 novembre, à 12 degrés.

On parle beaucoup de la température de l'eau, mais le ressenti, donc la température extérieure, a énormément d'incidence sur une traversée car le corps se refroidit et se fatigue plus vite quand on sort les bras à l'extérieur. Cela interfère avec l'organisme qui est déjà en lutte dans une eau à 12 degrés. Pour parer à cela j'ai pris pas mal de poids, une prise de poids volontaire basée sur du poisson gras, des petits poissons comme les maquereaux, harengs et les sardines. J'ai fait du mimétisme de la nature comme le phoque avant son voyage ou le loup de mer avant sa migration qui mangent énormément de poissons gras. C'était un pari un peu fou il y a quatre ans, mais aujourd'hui on s'aperçoit que ça fonctionne bien avec études scientifiques à l’appui, qui montrent que le bon gras est très bien pour les sports d'endurance en général : la natation, mais aussi le vélo ou le Trail.


Hellio m'accompagne depuis deux ans maintenant. On partage les mêmes convictions profondes concernant l'environnement.


Physiquement et mentalement, comment se prépare-t-on à ce type de défi ?

Je viens à l’origine de la course à pied et j'avais un gabarit très fin, très sec : 63 kilos pour 1m80. À l'heure où je vous parle, je fais 110 kilos. La prise de poids s'est faite progressivement, elle n’est pas arrivée d'un seul coup mais ce n'est pas une prise de poids anodine. Mais sans elle, je ne pourrais pas faire ce que je fais là. Pour donner une idée, lors de ma première traversée de la Manche qui a duré 21 heures, j'ai perdu plus de sept kilos. Il n'y a pas un sport aujourd'hui qui vous fait perdre autant de poids. Et ce n'est pas de l'eau, c'est vraiment du gras.

C’est assez facile à comprendre : votre corps étant à 37-37,5° selon les personnes, quand on nage dans une eau à 14-15 degrés, sans parler d'effort, le corps complètement en immersion doit rester à sa température initiale, il va donc consommer énormément de calories. Ensuite, il y a l’effort conséquent de 20 heures. Il faut donc des réserves énormes, sans elles, c'est très, très compliqué.


steve-podcastQuand vous faites ces traversées, vous êtes accompagné de scientifiques et faites des expériences scientifiques pour avoir un retour d'expérience sur le corps ?

Oui, concernant la nutrition. Je suis rentré dernièrement du Chili où on a fait une expérience très intéressante. Il s’agissait de partir du niveau zéro de la mer et de monter progressivement jusqu'à 4 300 mètres d'altitude et d'étudier comment le corps s'adapte, palier par palier, au niveau de la saturation en oxygène.

Une batterie de tests était faite quotidiennement avec des scientifiques et des physiologistes. J'y attache beaucoup d'importance parce que je suis toujours en quête de progrès et de pouvoir nager le plus longtemps encore. Ce type d'expérience permet aussi de mieux comprendre l'organisme avec des spécialistes.


On parle donc beaucoup d’énergie dans votre sport. Votre sponsor aussi est un acteur de l’énergie puisqu’il s’agit de Hellio. Pour vous, relever des défis, c’est aussi pour faire bouger les choses ? Et pour quelles raisons avoir choisi ce sponsor ?

Hellio m'accompagne depuis deux ans maintenant. On partage les mêmes convictions profondes concernant l'environnement. On est complètement raccord sur tout, sur les problématiques du changement climatique, les économies d'énergie. Si on fait un parallèle avec mon énergie à moi, je suis en mode économie aussi pour pouvoir traverser au long cours. On est dans la même chose, dans l'économie d'énergie, dans la rénovation énergétique, dans les bâtiments, les collectivités, pour les particuliers. Donc, je suis très, très heureux de partager ces vraies valeurs avec Hellio. On est vraiment sur la même longueur d'onde.


Vos exploits sportifs sont là aussi pour dire quelque chose de notre planète et de l'environnement ?

C'est un constat parce que malheureusement, quand je nage, que je m'entraîne, quand je fais une traversée, je suis confronté à nos problèmes de pollution, et notamment de la pollution plastique. C'est pour ça qu'on organise aussi des journées avec Hellio de sensibilisation environnementale auprès des collaborateurs. Ça permet d'échanger, de se rendre compte réellement de l'impact de la pollution sur le terrain. Ce sont des journées qui sont très importantes et qui ont un gros impact chez Hellio.

L'idée de ces journées est de provoquer une prise de conscience, de collecter les déchets visibles d’abord et ensuite de sensibiliser à la partie invisible de l'iceberg que sont les microparticules de plastique. C'est aussi apprécier la nature comme elle est, donc une reconnexion à la nature. On organise des ateliers yoga et découverte du surf, ça permet de faire une journée vraiment en pleine nature, en plein air. Nous réitérons prochainement cette journée fin avril.


C'est la journée Stop plastic pollution Hellio ?

Oui, elle aura lieu la dernière semaine d’avril 2022. On en a déjà fait quelques-unes l'année dernière, mais certains collaborateurs n’ont malheureusement pas pu venir. Donc cette année, ils sont très heureux de participer et impatients de venir à cette journée. C’est un moyen de se reconnecter à la nature tout en contribuant à ramasser les déchets. Chacun fait un petit geste, c'est comme ça qu'on avance. Je suis très heureux de reconduire ces journées.


Les actions de ces journées, c'est justement d’aller sur des plages et de collecter des déchets pour sensibiliser ?

Oui, exactement. Là, essentiellement, c'est sur la plage de Wimereux où j'habite. On fait des ateliers aussi, un peu de géologie car la côte s’y prête bien, ce n'est pas extrêmement scientifique, mais c’est prendre le temps de regarder les choses.

Aujourd'hui, à l'heure où on parle, tout le monde court, tout le monde se cache derrière un téléphone ou un ordinateur. Aujourd'hui, l'être humain doit se reconnecter à la nature. Il faut qu'il compose avec elle. C'est très important cette reconnexion et ça passe par ce genre de journée. On est loin du portable et on profite du moment présent pleinement. Apprendre à regarder tout simplement ce qui nous entoure, ne serait-ce qu'une abeille qui se pose sur une fleur, il y a des choses très simples, vivre le moment et être dans le présent. Parce que je pars du principe qu'on ne vit pas 300 ans.

C'est important pour moi cette prise de conscience, d'échanger, de partager mon expérience, que ce soit à travers la nage ou à travers la sensibilisation environnementale pour laquelle je suis très impliqué depuis l'âge de 13 ans, dont la protection des phoques. On a la chance d'avoir à Wimereux une biodiversité assez incroyable, aux niveaux faune et flore, avec quelques particularités endémiques aussi. Donc c'est très intéressant de pouvoir les partager avec les collaborateurs de Hellio.


Vous avez une fondation aussi ?

Oui, la fondation s'appelle Stop Plastic Pollution Foundation, elle est basée sur quatre fondamentaux : la sensibilisation environnementale auprès des nouvelles générations. Depuis dix ans maintenant, j'interviens dans les écoles en France et lors de mes voyages aux quatre coins de la planète. J'essaie d'aller dans les écoles parce que la problématique des plastiques est mondiale.

La deuxième partie de la fondation, c'est que tous ces déchets qu'on trouve sur la plage, je m'en sers de manière artistique. Je rapporte certains objets dans la classe et on fait des œuvres d'art avec les déchets collectés. L'idée, c'est, par exemple, lors de la kermesse ou la fête de l'école, de ne rien acheter du tout, de tout récupérer sur la plage et de tout recycler. Ça a du sens. Les enfants subissent cette pollution, ils n’ont rien demandé à personne, et à travers ces œuvres d'art, ils font passer un message aux parents et aux pouvoirs publics. Aujourd'hui, il y a une génération pour qui, malheureusement, on ne pourra plus faire grand-chose, mais ce sont les enfants qui sensibilisent l’ancienne génération, leurs parents en fait, et venant de leurs enfants, le geste passe beaucoup mieux.


On inverse, ce sont les enfants qui éduquent les parents ?

Exactement. Qu’un adulte comme moi qui s'adresse à un autre adulte, ce n’est pas forcément bien pris. Il y en a qui le prennent très bien, et il y en a qui disent “Qu’est-ce qu’il vient me donner des leçons celui-là”, et ce n’est pas du tout mon rôle en fait. À travers les enfants, ça passe beaucoup mieux.

La troisième partie, c'est la recherche scientifique. Nous donnons l'opportunité à de jeunes chercheurs qui n'ont pas forcément de gros moyens, de pouvoir venir avec nous en expédition, de pouvoir continuer leurs travaux de recherche sur la faune et la flore endémique, la pollution, et c'est très important aux yeux de la Fondation.

Et le quatrième volet, c'est le défi sportif qui met en lumière toutes nos actions à travers le dépassement de soi, le côté psychologique aussi très important dans ce défi. On parle beaucoup de préparation physique, mais la préparation mentale a énormément d'importance dans ces traversées au long cours qui durent entre 20 et 30 heures parfois.


Et quand vous partez comme ça, vous êtes seul ?

Pendant la traversée, je suis accompagné d'un bateau sur lequel il y a mon entraîneur. En fait, je suis le bateau parce que je n'ai aucun repère en mer. Si je prends l'exemple d'une traversée de la Manche, qui est l’un des détroits les plus fréquentés au monde en termes de trafic maritime, il y a à peu près 450 porte-conteneurs qui traversent toutes les 24 heures. Il y a quatre routes qu’on appelle les rails, deux rails montants, deux rails descendants, qui sont prioritaires. Donc mon bateau a un rôle essentiel parce qu'il doit slalomer entre les porte-conteneurs pour traverser la Manche de jour comme de nuit. J'ai donc toute une équipe que je suis, mais à aucun moment, j'ai le droit de toucher le bateau. Si je le touche, je suis éliminé. Deux juges sont là pour vérifier le protocole. Il faut savoir ce que c'est que c'est une traversée qui se fait en maillot de bain, on n'a pas le droit aux combinaisons, donc c'est bonnet, lunettes, maillot de bain, c'est le règlement. C'est un sport qui ne coûte pas très cher !


Donc tout le monde peut le faire avec une bonne préparation ?

Oui exactement, tout le monde peut le faire parce que je suis l'exemple même que c'est possible. Je ne suis pas un nageur à la base, je m’y suis mis très tard, c'était un rêve d'enfant de traverser la Manche. Mais c'est possible de le faire parce que je pars réellement d'une feuille blanche : j'ai des carences techniques, des lacunes techniques parce que je n'ai pas commencé mon sport à 4 ans ou 5 ans comme beaucoup d'enfants. J'ai donc compensé ces carences techniques par mon acclimatation à l'élément. L'ennemi n°1 sur une traversée de la Manche ou une traversée au long cours, c'est le froid. Il faut donc un entraînement quotidien : pas de chauffage à la maison, douches froides à l'extérieur, pas trop couvert, short et tee-shirt quasiment toute l'année. Voilà, cette rigueur est très importante.


Et votre prochain défi ?

Je pense que je vais retourner à l’île de Catalina. On a réussi la triple couronne il y a quelques mois. La triple couronne, c'est la traversée de la Manche, le tour de New York Manhattan et Catalina Los Angeles. Nous avons réussi cette triple couronne simple donc premier Français à l’avoir réalisée et là, on est prêt pour faire la double triple couronne qui ne s'est jamais faite par un homme. Seule, une Américaine a réussi, il nous manque encore l'aller-retour de Catalina qui va se faire au mois de juin.


Qui est censée se faire en combien de temps ?

Entre 25 et 35 heures, dans une eau un peu plus chaude. Ç'est moins compliqué que la Manche au niveau du froid, mais il y a d’autres problématiques comme les méduses qui sont plus virulentes qu’en Manche. Le mot d'ordre dans tout ça : c'est l’adaptation. S'adapter aux vents, aux courants, aux bancs de méduses… Il faut prendre la nature comme elle vient et faire avec elle, composer avec elle.


Donc pour conclure, la journée Stop pollution avec Hellio, c’est au mois d’avril ?

Exactement. Impatient de revenir parce que c'est très riche d'échanger avec les collaborateurs chez Hellio, il y a beaucoup de jeunes et c'est super ! Parce que la nouvelle génération est vraiment très impliquée dans ces problématiques environnementales. J'apprends beaucoup, c'est riche d'échanges, donc nous sommes tous impatients de réitérer ces journées.


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Tags associés : Témoignages, Podcast

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Cet article a été rédigé par Julie B.,

Directrice Presse & Communication - Journaliste

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