La Communauté d’Agglomération du Grand Guéret, en Nouvelle-Aquitaine, a accepté de parler de ses engagements en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. Une agglomération qui se démarque par son engagement écologique diversifié. En plus d’actions sur la mobilité et les énergies renouvelables, le Grand Guéret se tourne maintenant vers l’efficacité énergétique au plus près de ses administrés. Témoignage du chargé de mission plan climat.
Quelle est votre fonction au sein de la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret ?
Je suis chargé de l’animation du plan climat et de la mobilité, au sein de la direction de l’aménagement du territoire.
En quoi votre collectivité démontre-t-elle une exemplarité en termes de transition énergétique ?
Sur la transition énergétique, nous avons mis en place un plan climat[1] depuis 2014/2015.
Nous avons notamment été proactifs le développement des énergies renouvelables.
Le plan climat permet une organisation clé de l’aménagement du territoire, et nous positionne comme tiers de confiance auprès des citoyens. Il traite de tous les sujets et ce qu’il en ressort concrètement, ce sont les progrès considérables en matière de développement de projets d’énergies renouvelables, c’est le cas notamment de l’essor du photovoltaïque au sol.
En matière de mobilité, nous avons installé des bornes de recharges pour les véhicules électriques. Nous favorisons également l’accès aux transports en commun et des systèmes de transport à la demande qui desservent chaque hameau. Ces services fonctionnent bien et sont accessibles à tous, notamment aux personnes à mobilité réduite qui ont une dérogation pour être pris en charge directement chez eux.
Nous développons actuellement avec le secteur privé un parc photovoltaïque d’importance sur les communes de Guéret de Saint Fiel. Nous avons également la centrale photovoltaïque du Grand Guéret : les terrains support de ce projet ont été choisis par l’agglomération. Ils sont situés en zone industrielle mais étaient difficilement exploitables pour l’installation d’une industrie. L’agglomération a lancé un appel à projet pour choisir un opérateur qui puisse construire un parc. Le meilleur dossier a été choisi : celui d’EDF Renouvelables.
Les travaux ont commencé en début 2020 et sont en cours. La mise en service devrait intervenir début 2021. Les retombées économiques sont nombreuses : entreprises locales employées dans plusieurs phases du chantier, impôts locaux à venir, prise de participation locale dans le projet, crowdfunding. Au total ce parc de 17ha et 14.7 MWc produira 16.2 GWh par an soit la consommation d’électricité tous usages confondus d’environ 3 250 habitants.
Un second projet de parc photovoltaïque au sol est en réflexion. Plusieurs entreprises sont intéressées. Il s’agit d’un terrain d’une quinzaine d’hectares appartenant en grande partie à l’agglomération. Pour développer le photovoltaïque nous réfléchissons également à un appel à projet sur toitures et ombrières. Les modalités ne sont pas encore fixées.
Dans l’éolien, des projets ont été déposés et sont en cours d’instruction par les services de l’Etat.
Nous avons également approuvé en 2019 une charte de développement des énergies renouvelables. Celle-ci vient encadrer le développement cohérent des énergies renouvelables sur le territoire et positionne l’agglomération dans un rôle d’aménageur du territoire. Nous souhaitons par ce biais faciliter les relations entre les porteurs de projets, les investisseurs, les citoyens et les élus.
Enfin dans la rénovation énergétique : la Communauté d’Agglomération souhaite que les opérations de rénovation énergétique de bâtiments se développent. Pour ce faire nous travaillons avec nos partenaires du conseil et de l’accompagnement des particuliers, pour répondre au mieux aux attentes de la population.
Vous avez entrepris des projets d’économies d’énergie avec Hellio. Comment avez-vous connu le groupe et ses programmes dédiés aux territoires ?
Nous avons connu Hellio dans le cadre du dispositif des CEE, plus particulièrement grâce à l’un de ses programmes, TEPCV (Territoire à Énergie Positive pour la Croissance Verte)[2]. Nous recherchions une structure qui pouvait nous accompagner tout au long de notre projet. Nous avons donc lancé un appel d’offres pour lequel Augustin Bouet, directeur du pôle Grands Comptes de Hellio, a fait la meilleure réponse : qualitative, technique et synthétique.
Quelles opérations d’économies d’énergie ont été réalisées ?
Notre communauté d’agglomération compte 25 communes. Quinze d’entre elles ont bénéficié du programme TEPCV et 42 opérations ont été réalisées pour un volume de 300 GWhc. On compte 975 000 euros de dépenses éligibles, mobilisées pour dix types de travaux d’économies d’énergie différents : éclairage public, menuiserie, isolation, changement de chaudière, raccordement au réseau de chaleur, horloge astronomique, etc.
[1]Un plan climat-air-énergie territorial (PCAET), remplace depuis le 28 juin 2016 l’ancien plan climat-énergie territorial (PCET) en y intégrant les enjeux de la qualité de l’air en France. Obligatoire pour toute intercommunalité à fiscalité propre (EPCI) de plus de 20 000 habitants, à l’échelle de son territoire ; il décline et met en œuvre sur son territoire les objectifs internationaux, européens et nationaux en matière de qualité de l’air, d’énergie et de climat.
[2] Défini dans le cadre de ce programme gouvernemental lancé à la suite de la Loi de Transition pour la Croissance Verte de 2015, un TEPCV est un territoire d’excellence de la transition énergétique et écologique, défini et accompagné financièrement et opérationnellement dans ses projets. Un programme financé par le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie leur a été dédié.
