Septembre 2023 : Vagues de chaleur, augmentation des prix de l’électricité… Près de 60 % des propriétaires pourraient ainsi être incités à engager des travaux de rénovation énergétique
En cette rentrée marquée par un nouveau contexte d’inflation et de contraintes fortes sur le pouvoir d’achat des Français, Hellio, acteur de référence de l’efficacité énergétique en France, lance son premier baromètre annuel RenObserver (mené en partenariat avec Odoxa*). Ce dispositif inédit vise à mesurer les attentes des Français et leur engagement face aux enjeux environnementaux, leur volonté de passer à l’acte dans un contexte toujours plus difficile sur les arbitrages des dépenses quotidiennes. Pour cette première édition, RenObserver décrypte et mesure les grandes questions des citoyens comme des acteurs de la filière. En quoi la rénovation énergétique permet-elle d’agir sur le pouvoir d’achat des Français ? Quels changements les Français sont-ils prêts à mettre en œuvre dans leur logement pour réaliser des économies ?Connaissent-ils suffisamment les aides à la rénovation énergétique dont ils peuvent bénéficier ? A qui font-ils confiance pour engager les travaux ? Quel est l’impact de la rénovation énergétique des logements face au changement climatique ? Ce baromètre a pour ambition de guider toute la filière et de mettre en miroir la demande et ses freins avec l’offre et les dispositifs portés par les acteurs publics et privés.
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Principaux enseignements :
● Au sortir de l’été, 6 propriétaires sur 10 (57%) disent qu’ils pourraient être incités à effectuer des travaux de rénovation énergétique de leur logement, motivés à la fois par les nouveaux épisodes de canicules (48 %) et l’augmentation des tarifs de l'électricité (45 %) ;
● 86 % des Français pensent que la rénovation énergétique des logements peut jouer un rôle important dans la protection de l’environnement.
● 76 % des propriétaires souhaitent réaliser des travaux pour diminuer la facture et 77 % des Français envisagent d’installer des panneaux solaires ;
● Alors que le Gouvernement envisage de remonter de 10 à 20 % le taux de TVA qui s’applique sur les travaux de rénovation des logements de plus de 2 ans, 9 Français sur 10 (91%) et 94 % des propriétaires pensent que cette décision freinera la réalisation de travaux dans ce secteur ;
● Malgré la volonté d’une majorité de Français de s’engager dans la rénovation énergétique de leurs logements, ces derniers restent mal informés sur les dispositifs d’aides existants : seuls 47 % des propriétaires savent précisément ce qu’est le dispositif MaPrimeRénov’ et 56 % ne connaissaient pas l’Eco-prêt à taux zéro. De fait, pour 60 % des propriétaires, l’État n’encourage pas suffisamment les propriétaires à réaliser ces travaux.
« Les Français ont pris conscience de la nécessité d’agir pour lutter contre le changement climatique et soutenir leur pouvoir d’achat. Ils subissent de plein fouet les effets de l’inflation sur leur facture d’énergie. Il est primordial d’actionner des leviers pérennes comme la rénovation énergétique et l’utilisation des énergies renouvelables. De nombreuses aides financières existent, mais les Français ont besoin d’y voir clair et d’être guidés et accompagnés. Pour encourager la rénovation énergétique, nous aurons aussi besoin de forces vives, il est nécessaire de développer des filières de formation à ces métiers », déclare Pierre Maillard, PDG de Hellio.
Une mobilisation forte en faveur de la transition énergétique
Après un nouvel été de canicule, le 4e record depuis 1900, les Français ont conscience que la mobilisation en faveur de la transition énergétique doit passer par une démarche collective. Parmi les différentes solutions à déployer, la rénovation énergétique des logements joue un rôle majeur. 6 propriétaires sur 10 (57%) pourraient d’ailleurs être incités à la réalisation de travaux, motivés à la fois par les nouveaux épisodes de canicule (48 %) et par l’augmentation des tarifs de l'électricité (45 %).
Le besoin d’utiliser davantage d’énergies renouvelables au sein des logements fait d’ailleurs partie des priorités pour 40 % des Français. En effet, face à la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique, la promulgation de la loi sur l’accélération de la production d’énergies renouvelables (APER) en mars 2023, va encourager l’installation de dispositifs énergétiques dans les logements, tels que les panneaux solaires et les pompes à chaleur.
76 % des propriétaires souhaitent réaliser des travaux pour diminuer leur facture d’énergie
Dans un contexte d’inflation, l’énergie est le premier contributeur à la hausse des dépenses 1. Les Français sont régulièrement confrontés à la flambée des prix de l’électricité. Au début de l’été, le Gouvernement annonçait une augmentation de 10 % des tarifs réglementés de l'éléctricité à compter du 1er août 2023. Une mesure qui intervient après deux hausses successives de 4 % en 2022 et 15 % en début d'année 2023. A l’approche de l’hiver, les Français sont de plus en plus préoccupés par leur facture d’énergie. Parmi les principales raisons incitant les propriétaires à entreprendre des travaux de rénovation énergétique, c’est la réduction de la facture d’énergie et des dépenses qui est évoquée en priorité ; c’est le cas pour 76 %des propriétaires d’une maison ou d’un appartement. L’amélioration du confort du logement arrive en deuxième position (63 %).
Pour parvenir à réaliser des économies d’énergie, 77 % des Français sont favorables à l’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de leur immeuble ou de leur maison. Un dispositif largement soutenu par les locataires. En effet, 86 %d’entre eux seraient enclins à l’installation des panneaux solaires sur le toit de leur logement. C’est également le cas pour 71 % des propriétaires. En outre, 38 % des Français et 42 % des propriétaires ont déjà prévu ou envisagent de modifier leur installation de chauffage pour faire face à la crise énergétique actuelle.
Mais avant de procéder à des travaux, le coût de la rénovation peut être considéré comme un véritable frein pour de nombreux Français. 56 % des propriétaires n’ayant pas entrepris de travaux de rénovation énergétique citent en premier lieu le montant « trop élevé ». Mais connaissent-ils toutes les aides dont ils pourraient bénéficier ?
Pour 60 % des propriétaires, l’État n’encourage pas suffisamment la réalisation des travaux de rénovation dans leur logement
Lors de la présentation du plan de décarbonation du secteur du bâtiment en juin dernier, le Gouvernement a annoncé vouloir accélérer, dès le 1er janvier 2024, les rénovations énergétiques globales et réformer ainsi MaPrimeRénov’. En effet, dès 2024, les ménages devront obligatoirement se faire accompagner par un professionnel certifié pour pouvoir obtenir les aides permettant de financer une rénovation globale. Le Gouvernement compte ainsi muscler le dispositif en débloquant 300 millions d’euros. Cette enveloppe sera notamment destinée à favoriser le remplacement des chaudières fossiles et à mieux isoler les bâtiments. L’objectif, atteindre le chiffre de 200 000 rénovations d’ampleur en 2024, contre 90 000 actuellement.
Un manque d’information sur l’existence des dispositifs
Malgré une réforme en profondeur d’ici 2024, les dispositifs peinent à se faire connaître des Français. Si 86% des propriétaires connaissent MaPrimeRénov’, seulement moins d’un sur deux (47 %) sait précisément de quoi il s’agit. La communication sur l’existence de ces aides semble insuffisante aux yeux des Français. Seuls 44 % des propriétaires pensent qu’ils pourraient bénéficier de ces solutions de financement proposées par l’Etat.
Si les Français accordent leur confiance aux acteurs institutionnels pour les accompagner et les conseiller dans la réalisation de leurs travaux (comme les collectivités locales à hauteur de 69 %, et les entreprises spécialisées, à hauteur de 63 %), ils ne font pas confiance à l’Etat (56 % de défiance) et encore moins au Gouvernement (65 %).
Par ailleurs, à quelques jours de la présentation du projet de loi de finances 2024, les parlementaires pourraient envisager la suppression de la TVA à 10% pour les travaux de rénovation des logements de plus de 2 ans. Si la mesure est retenue, le taux de TVA pour ces travaux passerait de 10 à 20%. 9 Français sur 10 (91%) et 94% des propriétaires estiment que cette hausse pourrait constituer un frein à la réalisation de travaux d’entretien et d’amélioration.
Plus globalement, 60 % des propriétaires estiment que l’État n’encourage pas suffisamment la réalisation des travaux de rénovation dans leur logement, alors que bon nombre d’entre eux ne demandent qu’à être convaincus pour franchir le pas, et contribuer ainsi à cet enjeu majeur qu’est la transition énergétique.
« Atteindre l’objectif ambitieux fixé par le Gouvernement de 200 000 rénovations performantes de logements en 2024 nécessite une mobilisation exceptionnelle des acteurs de la filière de la rénovation énergétique. Le défi est de taille lorsque l’on identifie les nombreux enjeux auxquels ces acteurs doivent répondre. C’est tout le sens donné à Renobserver, celui de mesurer précisément le détail des préoccupations des français et leurs aspirations. Nous pensons que le changement d’échelle passe d'abord par une mesure concrète et régulière de la transformation à produire. C’est de notre responsabilité collective, la puissance publique comme des acteurs privés, de travailler sur chaque détail ou difficultés qui freinent les ménages dans le passage à l’acte. La demande est là, les acteurs privés répondent présent, tout le monde a envie de réussir ce grand chantier national, reste à bien faire correspondre la demande et l’offre. », conclut Guillaume Loizeaud, Directeur général de l’activité résidentiel individuel chez Hellio.
La feuille de route du gouvernement pour la planification écologique devrait être présentée la semaine du 18 septembre. L’objectif étant de réduire de 270 millions de tonnes par an les émissions de gaz à effet de serre en 2030. Parmi les mesures phares qui pourraient être annoncées pour y parvenir, la rénovation des logements… qui permettrait de baisser les émissions de huit millions de tonnes.
*Méthodologie : Enquête réalisée par Internet du 19 au 21 juillet 2023 sur un échantillon de 1505 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, niveau de diplôme et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les questions d'actualité ont été posées du 31 août au 1er septembre 2023 (à un échantillon représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus de 1005 répondants).
Afin de pouvoir lire des résultats précis sur cette population-clef, 919 propriétaires ont été interrogés dans cette étude. Cette population a été pondérée à son poids réel lors du traitement statistique des données afin de ne pas biaiser la lecture des résultats d’ensemble.
1 Note d’analyse France Stratégie (Février 2023)